Ayrault sur PSA : "Il faut que le dialogue se poursuive"

Le Premier ministre a donné une interview exclusive à BFMTV depuis le Maroc, où il se trouve en visite officielle. L'occasion également d'aborder les difficultés de la France.

Interviewé en exclusivité mardi soir sur BFMTV, le Premier ministre a abordé des sujets aussi variés que les relations France-Maroc, la situation de l'emploi en France et le mariage pour tous. Avec un message global d'apaisement.

• Sur le conflit social PSA : "une situation difficile"

"Une situation très difficile." C'est ainsi que Jean-Marc Ayrault a décrit sa vision du conflit social qui secoue la direction et les salariés de PSA, sous le coup d'un plan social.

Dans une interview exclusive à BFMTV mardi soir, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a déclaré comprendre "les tensions" et "les inquiétudes" des salariés dont l'emploi est menacé. Mais, a-t-il ajouté aussitôt, "il faut que le dialogue au sein de l'entreprise puisse se poursuivre". Plus tôt dans l'après-midi, des salariés du site menacé d'Aulnay avaient pénétré et causé de menus dégâts sur le site de Poissy, en guise de protestation.

• Sur la situation économique de la France

Concernant la situation de l'économie et de l'emploi en France, Jean-Marc Ayrault a réaffirmé les "atouts", mais aussi concédé les "retards", en matière de "compétitivité et d'investissement".

il a distingué "le combat d'urgence" concernant les plans sociaux et "le combat d'avenir", citant son pacte pour la compétitivité présenté en novembre dernier et destiné notamment à alléger les charges fiscales des entreprises.

• Sur la question des nationalisations

Sur l'éventualité de nationalisations partielles d'entreprises en difficulté, le débat "est derrière nous", a estimé le Premier ministre. En novembre, celui-ci avait désavoué son ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, qui avait fait cette promesse aux ouvriers du site menacé d'ArcelorMittal à Florange. "J'ai le devoir de dire la vérité aux salariés, pas de leur dire 'j'appuie sur un bouton, il n'y a plus de problème' ".

Il s'est rattrapé en reconnaissant à son ministre de faire "un travail difficile" et "ce qu'il peut" avec "beaucoup de courage".

• Sur l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Sur cet épineux projet d'aéroport qu'il avait porté en tant que maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault a également prôné le "dialogue" et à "l'écoute" entre "les uns et les autres". Appelant "ceux qui sont de bonne foi" à saisir l'offre de dialogue". Mardi, la justice a ordonné l'expulsion des opposants qui campent encore sur le site en guise de protestation.

• Sur le mariage pour tous

Sur le projet de mariage pour tous, qui doit être présenté à l'Assemblée nationale le 29 janvier prochain, le Premier ministre a incité ses opposants parfois très vindicatifs à le faire "avec mesure".

• Sur les relations France-Maroc

C'est le point qui a vu le Premier ministre réagir avec le plus d'optimisme. "C'est un partenariat gagnant-gagnant en terme d'investissements. La France a beaucoup d'opportunités dans ce pays." Mais pour Jean-Marc Ayrault, il s'agit plus que d'une coopération économique. "Il y a de l'affection, du sentiment."

Alors que François Hollande s'apprête à se rendre en visite officielle chez le voisin algérien, Jean-Marc Ayrault a également tenu à rassurer le Maroc : "Il n'y a pas de compétition entre les pays du Maghreb", a-t-il affirmé, alors que des médias marocains s'inquiétaient d'un partenariat privilégié France-Algérie.