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Ayrault : ce qu'il ne fallait pas rater

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault - -

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault était l'invité de l'émission Des paroles et des actes sur France 2.

Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault était l'invité de l'émission Des paroles et des actes sur France 2. Pour l'occasion de nombreux membres du gouvernement - Manuel Valls, Cécile Duflot, Christiane Taubira, Pierre Moscovici ou Najat Vallaud-Belkacem entre autres - sont présents sur le plateau et... ont dû annuler leurs dîners.

Florange, "racisme anti-blancs", chômage, impôts... Jean-Marc Ayrault, social-démocrate convaincu, a balayé les sujets d'actualité tout en justifiant la politique, notamment économique, menée par le gouvernement.

Il a assuré être "conscient de la gravité de sa mission" et entend porter un projet à long terme pour le pays :"Je ne suis pas là pour gérer les affaires courantes. Je suis là pour insuffler de la force".

Surtout, il refuse de s'inquiéter pour son avenir personnel : interrogé sur les propos de François Hollande qui avait expliqué qu'après cinq à Matignon, "l'histoire s'était mal fini" pour Lionel Jospin et François Fillon (via Nicolas Sarkozy), le Premier ministre affirme : "Matignon n'est pas un calvaire".

BFMTV revient sur les temps forts de son intervention.

EMPLOI

• Sur Florange: "On va d'abord chercher un repreneur, après on prendra nos responsabilités", a assuré le Premier ministre, quelques heures après la visite du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à Florange."Le groupe socialiste a préparé, en liaison avec moi, une proposition de loi pour obliger, lorsqu'une entreprise veut vendre, à rechercher un repreneur. Le gouvernement est prêt à l'inscrire à l'ordre du jour", a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, Arnaud Montebourg avait lancé aux salariés de l'usine, menacée de fermeture, que "le bras de fer commençait".

• "Le coût du travail n'est pas un sujet tabou." Le Premier ministre assure que ce n'est qu'"une partie du problème. Limiter la compétitivité de nos entreprises à la seule question du coût du travail, c'est une fausse réponse, ce n'est pas une réponse digne", a-t-il ajouté, alors que des chefs d'entreprise, comme le patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pressent le gouvernement de donner plus de flexibilité au travail.

• Chômage. "Je pense qu'il est important de se fixer des objectifs ambitieux." [François Hollande espère inverser la courbe du chômage d'ici un an, NDLR] Le Premier ministre rappelle que "la situation est terrible" alors que les chiffres du chômage annoncé mercredi sont mauvais. "La hausse du nombre de chômeurs augmente depuis 16 mois."

IMPÔTS

• "Il n'y aura pas d'augmentation de la TVA et de la CSG en 2013." Jean-Marc Ayrault ne souhaite pas "boucher les trous" des finances publiques avec ces deux prélèvements. "Il n'y aura pas d'augmentation de la CSG, il n'y aura pas d'augmentation de la TVA dans le budget en 2013."

• 9 Français sur 10 ne sont pas concernés par les nouvelles hausses d'impôt. "A revenus constants, neuf contribuables sur dix ne seront pas touchés" par ces augmentations d'impôts supplémentaires. Certaines hausses déjà votées, dont le gel du barème sur l'impôt sur le revenu, concerneront en revanche un nombre de contribuables beaucoup plus vaste.

POLEMIQUES

• Sur le "racisme anti-blanc": la polémique lancée mercredi par Jean-François Copé s'est évidemment invitée sur le plateau de l'émission. "Je suis contre tous les communautarismes (...) Il ne faut rien laisser passer", a affirmé Jean-Marc Ayrault sur France 2 tout en reconnaissant que "ça peut exister". Il faut faire "très attention quand on emploie des mots de cette nature", a-t-il ajouté mettant en garde contre "une espèce de course-poursuite derrière les idées du FN".
• Droit de vote des étrangers. Le droit de vote des étrangers sera à l'ordre du jour "plus tard".

• Contrôles d'identité. Jean-Marc Ayrault a annoncé jeudi soir l'abandon du projet de récépissé pour éviter les contrôles d'identité abusifs, ayant été "convaincu" par son ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

• Jean-Luc Mélenchon. Dommage qu'il "utilise son talent pour des coups politiques".

BUDGET

• Réduction du déficit à 3% en 2013. Jean-Marc Ayrault confirme l'objectif de ramener le déficit français à 3% du PIB en 2013. Il a réaffirmé que le projet de budget s’appuie sur une "hypothèse réaliste de 0,8% de croissance en 2013".

• Traité budgétaire européen. Jean-Marc Ayrault affirme qu'il n'y aura pas de vote, mardi prochain à l'Assemblée nationale, sur sa déclaration devant les députés en préambule à l'examen des textes sur le traité budgétaire européen. "Non, le vote, c'est le vote sur le traité et c'est le vote sur la loi organique. C'est ça le vote, il n'y a pas d'autre vote à avoir".

"D'un point de vue juridique, si vous prenez la ligne exacte de la phrase qui sera soumise à la ratification, non" le traité n'a pas été renégocié, a-t-il reconnu.

La règle du "On discute et après on est solidaires" s'applique à son gouvernement, en référence à ses deux ministres écologistes et à au positionnement de leur parti à l'égard du traité budgétaire européen.

BONUS

• Lapsus. Le Premier ministre répond franchement à Nathalie Kosciusko-Morizet : "François Hollande a dit : 'L'écologie, ça suffit!'" Raté, il s'agissait de Nicolas Sarkozy.

• 5 ans seront-ils suffisants ? "La France a beaucoup d'atouts, notre mission est de la redresser. La jeunesse est au coeur du projet de François Hollande et du gouvernement. Notre pays a des atouts extraordinaires."

Samuel AUFFRAY