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Au Caire, Valls finalise la vente des Mistral, et affiche son soutien à Sissi

Manuel Valls et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 10 octobre, au Caire, en Egypte.

Manuel Valls et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 10 octobre, au Caire, en Egypte. - Kenzo Tribouillard - AFP

En tournée au Moyen-Orient, le Premier ministre a finalisé, ce samedi au Caire, la vente de deux navires de guerre Mistral à l'Egypte, et affiché son soutien au président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, malgré la répression exercée par le régime à l'encontre des opposants.

Le Premier ministre français Manuel Valls a finalisé ce samedi au Caire la vente à l'Egypte de deux navires de guerre Mistral tout en exprimant un soutien appuyé au président Abdel Fattah al-Sissi pour la "stabilité" de l'Egypte. Le président français François Hollande avait annoncé le 23 septembre un accord avec son homologue égyptien pour la vente de ces deux navires de guerre dont l'achat par la Russie avait été annulé en raison de la crise ukrainienne. Pour un montant d'environ 950 millions d'euros, avait-on précisé au sein du gouvernement français.

Samedi, le groupe français d'industries de défense DCNS a signé avec la Marine égyptienne le contrat de vente en présence d'Abdel Fattah al-Sissi et de Manuel Valls.

Tournée au Moyen-Orient

Manuel Valls a entamé samedi en Egypte une tournée de quatre jours au Moyen-Orient, qui le conduira aussi en Jordanie et en Arabie saoudite et sera dominée par les échanges bilatéraux et les conflits régionaux.

Ce nouveau contrat illustre le spectaculaire rapprochement de Paris depuis moins d'un an avec le régime d'Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée qui a destitué en 2013 le président islamiste élu Mohamed Morsi et réprime depuis implacablement ses partisans comme toute opposition.

Au Caire, Manuel Valls a souligné la "détermination" de la France "à appuyer le président Sissi et le gouvernement égyptien dans leur volonté d'assurer la stabilité du pays et son développement, et notamment son développement démocratique". Aucun mot sur la répression n'a été prononcé devant la presse. François Hollande avait déjà évoqué en septembre le rôle essentiel de l'Egypte dans la lutte contre le terrorisme, notamment contre l'organisation jihadiste Daesh, dont la branche locale multiplie les attentats meurtriers en Egypte.

Manuel Valls et Abdel Fattah al-Sissi, le 10 octobre, au Caire.
Manuel Valls et Abdel Fattah al-Sissi, le 10 octobre, au Caire. © Kenzo Tribouillard - AFP

Régime "très répressif"

La question des droits de l'Homme devait être évoquée au Caire, selon les services de Manuel Valls. L'entourage du Premier ministre français insiste toutefois sur "la discrétion" qu'il entend observer sur le sujet, une garantie d'"efficacité" selon lui.

Le président Sissi est accusé par les organisations internationales de défense des droits de l'Homme de diriger un régime "très répressif". Plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les policiers et les soldats en deux ans, plus de 15.000 partisans du président déchu ont été emprisonnés et des centaines, dont Mohamed Morsi, condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs dénoncés par l'ONU.

Manuel Valls entend aussi passer en revue lors de sa tournée les conflits régionaux, comme la Syrie et l'intervention russe dans ce pays ainsi que le regain des violences entre Israéliens et Palestiniens. Dans le cadre de la coalition internationale dirigée par Washington, la France participe à la campagne aérienne contre Daesh en Irak depuis plus d'un an, et en Syrie depuis quelques semaines.

A.S. avec AFP