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Après les municipales, le pacte de responsabilité pris pour cible

Le pacte de responsabilité, mesure phare de François Hollande, est remis en cause.

Le pacte de responsabilité, mesure phare de François Hollande, est remis en cause. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Au lendemain de la déroute électorale du PS, la classe politique débat des orientations que doit prendre l'exécutif pour redresser la barre. Le pacte de responsabilité, mesure phare du gouvernement, est de plus en plus contesté.

Nouveau Premier ministre? Remaniement? François Hollande devrait s'exprimer lundi au lendemain de la cuisante défaite de son camp aux élections municipales. Mais au-delà, d'un changement de personnes, la classe politique lui demande des changements significatifs. Au centre des débats, il y a le fameux Pacte de responsabilité.

Ce projet, voulu par François Hollande, doit permettre de baisser le coût du travail à hauteur de 10 milliards d'euros, qui s'ajoutent aux 20 milliards du crédit d'impôt compétitivité emploi. Mais à gauche, ceux qui contestent cette mesure entendent profiter de la défaite aux municipales pour enterrer la mesure.

Les alliés verts sceptiques

Aidé de ses succès lors du scrutin, Europe Ecologie - Les Verts (EELV) tente d'infléchir la politique gouvernementale: Jean-Vincent Placé, chef de file des sénateurs écologistes, a indiqué lundi au micro de RMC qu'il disait "stop" au Pacte de responsabilité, le jugeant "invotable" et affirmant qu'il "ne sera pas voté par la majorité". "Ou alors, il faudra aller chercher des voix au centre et à droite et j'ai l'impression que le président de la République n'en trouvera pas beaucoup", a ajouté le sénateur.

François de Rugy, coprésident des députés EELV, a lui aussi remis en cause l'opportunité de mettre en place le Pacte de responsabilité: sur BFMTV, il a relevé qu'aux yeux de députés de diverses tendances, le texte "n'est pas votable en l'état". "Moi j'ai envie plutôt de parler de pacte de relance", a poursuivi l'élu.

Chatel aussi

L'opposition, elle aussi, se questionne. L'ancien ministre UMP Luc Chatel a indiqué qu'il ne voyait pas "comment [François] Hollande peut avoir une majorité sur [ce texte]".

Interrogé par Radio Classique, il a déclaré s'interroger sur "la suite des événements": "[Le Président] nous explique que le pacte de responsabilité est sa priorité. On met quatre mois pour connaître la teneur de ce pacte (...). Or, à écouter certains responsables socialistes, ils n'en veulent pas", a ajouté l'ancien ministre.

Le PS veut compléter le texte

Du côté du Parti socialiste, on tente de sauver le Pacte -jugé par certains comme étant un "cadeau" fait aux entreprises"- en l'assortissant de mesures plus "sociales". Claude Bartolone, le président PS de l'Assemblée nationale, a ainsi plaidé dans un billet de blog pour un "solide pacte de cohésion sociale qui réponde aux difficultés concrètes que connait le peuple". Mais ce dernier continue de penser que le Pacte de responsabilité est "utile au vu de l'état dans lequel nous avons trouvé le pays".

Le premier secrétaire du Parti socialiste Harlem Désir a pour sa part demandé lundi que le Pacte soit "complété", "qu'il y ait une aide pour les ménages". Le socialiste veut "un allègement de cotisations salariées", permettant de créer un "effet sur le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent, en particulier des salaires bas et moyens". Malgré toutes ces remises en cause, c'est François Hollande, et lui seul, qui tranchera la question de maintenir ou non son Pacte de responsabilité. Son allocution, prévue ce lundi, est donc très attendue.

Maxence Kagni avec AFP