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"Apartheid": la réponse cinglante de Valls à Sarkozy

Manuel Valls a répondu à Nicolas Sarkozy jeudi sur l'emploi du terme "apartheid".

Manuel Valls a répondu à Nicolas Sarkozy jeudi sur l'emploi du terme "apartheid". - BFMTV

Le Premier ministre a répondu jeudi matin aux critiques de Nicolas Sarkozy, qui considère l'emploi du mot "apartheid" comme "une faute". Sans jamais citer l'ancien président, Manuel Valls appelle "ceux qui gouvernent et ont gouverné" à "être grands, pas petits".

Au lendemain du passage de Nicolas Sarkozy sur France 2, Manuel Valls ne cache pas son agacement. Alors qu'il s'exprimait en introduction des mesures annoncées par Najat Vallaud-Belkacem sur l'éducation et la laïcité, le Premier ministre a répondu au président de l'UMP. Mercredi soir, sur France 2, l'ancien chef de l'Etat l'a accusé de "faute", et s'est dit "consterné" par l'emploi du terme "apartheid".

"Vous ne me trouverez sur aucune polémique, sur aucun débat inutile. Dans ces moments-là, il ne faut pas penser à soi, il ne faut pas penser à je ne sais quelle échéance", a lancé Manuel Valls. "Il faut être grand, pas petit. A commencer par les responsables politiques. Ceux qui gouvernent et ont gouverné doivent être grands et ne participer à aucune polémique qui visent non pas à discuter du fond de la politique, mais à briser l'esprit du 11 janvier, à mettre en cause l'unité nationale."

"J'ai toujours utilisé les mêmes mots"

Le chef du gouvernement a ensuite justifié son utilisation du mot "apartheid" pour "désigner une situation, pas pour se payer de mots, mais pour appeler à la mobilisation, pour provoquer une mobilisation, oui, sans précédent." "L'erreur, la faute, c'est de ne pas avoir le courage de désigner cette situation, peu importent les mots. Moi, j'ai toujours utilisé les mêmes mots depuis dix ans, parce qu'ils disent la réalité".

Jeudi matin, Stéphane Le Foll, a réagi dans le même sens. "On ne va quand même pas discuter d'une question sur un mot parce que Nicolas Sarkozy l'aurait évoqué", s'est agacé le porte-parole du gouvernement sur Europe 1. "On doit être à la hauteur d'un évènement qui a rassemblé plusieurs millions de Français". L'esprit du 11 janvier semble pourtant déjà loin.

A. K.