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Gouvernement

Alors que la bataille contre le coronavirus se poursuit, Philippe évoque celle pour sauver l'économie

Lors de son point presse commun avec Olivier Véran ce dimanche, le Premier ministre a qualifié de "brutale" la crise économique qui surviendrait à l'issue de la crise sanitaire, notamment en raison des mesures de confinement.

Il ne s'agit pas du sang ou des larmes de Churchill, mais le ton n'en est pas si éloigné. Ce dimanche, à l'occasion de son point presse commun avec Olivier Véran et l'infectiologue Florence Ader, Édouard Philippe n'a pas dévoilé tout son jeu pour la suite, à savoir le déconfinement. Le Premier ministre a promis que les annonces concrètes sur l'après-11 mai seraient faites dans deux semaines.

Ce qu'il en reste, toutefois, est une tonalité générale, empreinte de gravité. Les Français sont prévenus, le retour à la "vie d'avant" ne s'effectuera "probablement pas avant longtemps". En d'autres termes le 11 mai, date annoncée par Emmanuel Macron pour le début du déconfinement, ne sera qu'une étape dans une crise sanitaire qui risque bien d'être encore vivace au début de l'été.

Le chef du gouvernement a par ailleurs rappelé que la crise économique qui suivrait serait "brutale" et "ne fait que commencer".

"La production s'est presque arrêtée, la consommation aussi", a-t-il relevé, estimant que "jamais dans l'histoire du monde un tel arrêt aussi massif, aussi général, n'a été vécu".

"Sauvegarder ce qui peut l'être"

Tel fut le message en substance d'Édouard Philippe qui, davantage encore qu'Emmanuel Macron, entend préparer les Français aux nouvelles difficultés à venir.

"L'objectif du gouvernement dans cette période, c'est de sauvegarder ce qui peut l'être aujourd'hui pour permettre de relancer demain ce qui doit l'être", a-t-il expliqué.

Et le Premier ministre de citer à titre d'exemple le fonds de solidarité de 7 milliards d'euros pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire. D'autres mesures d'urgence ont été mises en place et rappelées par le locataire de Matignon: le chômage partiel pour 9 millions de salariés (budget de 24 milliards d'euros) et des prêts garantis par l'État à hauteur de 300 milliards d'euros (18 milliards garantis à ce jour à quelque 130.000 entreprises).

À terme, "nous devons penser à un plan de relance, national, européen, sans doute, de façon à faire repartir la machine: ce qui sera indispensable à côté de ces mesures d'urgence économique", a avancé Édouard Philippe.

La plus forte récession depuis 1945

Depuis le début du confinement et la fermeture forcée des établissements accueillant du public non essentiels, l'activité économique générale a diminué de 36% en France, l'activité industrielle de 43%, la construction de 88% et le secteur de l'hébergement et de la restauration a été touché à hauteur de 90%.

La crise sanitaire va provoquer "la plus forte récession connue en France depuis 1945", estimée à 8 points de croissance perdus pour l'année 2020, a rappelé le Premier ministre ce dimanche.

Jules Pecnard avec AFP