Affaire Jacqueline Sauvage: Fleur Pellerin favorable à la "clémence"

Alors que François Hollande reçoit ce vendredi à l’Élysée les filles et les avocates de Jacqueline Sauvage, sa ministre, Fleur Pellerin, a confié sur BFMTV que cette histoire l’a "bouleversée". Elle serait même "soulagée si une certaine clémence était prononcée".

Fleur Pellerin se dit "extrêmement sensible", "bouleversée" par cette histoire "en tant que femme et mère". Après plusieurs rebondissements, Jacqueline Sauvage, cette mère de famille de 68 ans, a été condamnée à dix ans de prison pour avoir abattu, par trois coups de fusil dans le dos, son mari violent.

"Je suis membre du gouvernement, je respecte les décisions de justice", a d'abord rappelé ce jeudi sur BFMTV la ministre de la Culture.

Depuis le jugement en décembre dernier, les messages de soutien en faveur de la libération de Jacqueline Sauvage se sont multipliés. Les deux filles de la sexagénaire, victimes elles-aussi des sévices de leur père, ont déposé le mois dernier une demande de grâce présidentielle.

"Monsieur le Président, notre mère a souffert tout au long de sa vie de couple, victime de l'emprise de notre père, homme violent, tyrannique, pervers et incestueux", ont-elles écrit dans leur lettre.

Le recours à la grâce présidentielle?

L'Élysée ne pouvant éternellement faire la sourde oreille, l’appel a fini par être entendu. Le chef de l’État reçoit ce vendredi les filles et les avocates de Jacqueline Sauvage. Mais l’espoir d’obtenir gain de cause est encore loin. François Hollande a toujours émis des réticences vis-à-vis de la grâce présidentielle.

"Je sais qu’il n’est pas tellement favorable à ce principe en théorie car il est considère qu’il a un côté un peu ancien régime, un peu monarchique", a affirmé Fleur Pellerin.

"Mais on est en présence d’un cas exceptionnel", a tempéré la ministre, finissant par dévoiler le fond de sa pensée. "Je serais soulagée si une certaine clémence était prononcée", a-t-elle finalement concédé.

P. P.