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Affaire Benalla: la mise en garde de Castaner aux sénateurs

Le délégué général de la République en marche Christophe Castaner le 14 septembre à Paris.

Le délégué général de la République en marche Christophe Castaner le 14 septembre à Paris. - François Guillot - AFP

A son tour, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement s'en prend à la commission des Lois du Sénat, qui auditionnera Alexandre Benalla le 19 septembre.

A moins d'une semaine de l'audition d'Alexandre Benalla, les échanges se tendent entre l'exécutif et le Sénat. C'est cette fois Christophe Castaner qui y va de son commentaire. Lors d'une conférence de presse vendredi, le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement a lancé un avertissement aux sénateurs: "Si certains pensent qu'ils peuvent s'arroger un pouvoir de destitution du président de la République, ils sont eux-mêmes des menaces pour la République".

"Une commission d'enquête qui aurait des ambitions politiques" et penserait "qu'elle peut jouer de ses fonctions de contrôle du gouvernement pour faire tomber un président de la République commettrait une faute constitutionnelle", a-t-il insisté.

Des attaques de l'exécutif et du gouvernement

Après cet avertissement, Jean-Luc Mélenchon a fustigé "l'escalade sans précédent" dans le "bras de fer" entre l'exécutif et le Sénat. "En exportant sa crise d'autorité, l'exécutif l'amplifie et déstabilise les institutions. Gare aux chutes imprévues!", écrit le chef de file de La France insoumise sur Facebook.

La déclaration de Christophe Castaner intervient après l'attaque virulente d'Alexandre Benalla contre les sénateurs, qu'il a qualifiés de "petites gens". Fait inhabituel, Emmanuel Macron lui-même a demandé à Gérard Larcher, le président du Sénat, de "garantir les équilibres institutionnels" dans le travail de la commission. La garde des Sceaux Nicole Belloubet a également rappelé mardi qu'il ne pouvait "pas y avoir d'interférences" entre une commission d'enquête et une information judiciaire. Quant à Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, il a fustigé "l'ambition politique personnelle" de Philippe Bas, président de la commission.

Au Sénat, l'opposition scandalisée

Les attaques en série de l'exécutif contre le Sénat scandalisent l'opposition. "On voit tout l'appareil d'État, du président de la République à la Garde des Sceaux, à monsieur Griveaux (porte-parole du gouvernement), se coaliser pour soutenir monsieur Benalla", dénonce le sénateur LR Bruno Retailleau.

"Si quelqu'un doit calmer le jeu, ce n'est pas nous, c'est monsieur Benalla qui fait très fort dans l'insulte des représentants du peuple et qui, compte tenu de ses exploits, n'est pas très bien placé ni pour proférer des injures ni pour donner des leçons de morale", a jugé Jean-Pierre Sueur (PS), l'un des deux rapporteurs de la commission d'enquête.

Comme l'a rappelé plusieurs fois le président de la commission, Philippe Bas, en vertu de la séparation des pouvoirs, les sénateurs ne devront poser aucune question à Alexandre Benalla concernant l'affaire judiciaire des événements du 1er mai. Sur BFMTV mercredi, il répétait encore: "Ce qui nous intéresse, ce n'est pas l'affaire judiciaire, mais le rôle d'Alexandre Benalla à l'Elysée et le fonctionnement de l'Etat". Alexandre Benalla ainsi que l'ex-salarié de LREM Vincent Crase, filmés en train de frapper des manifestants le 1er mai à Paris, seront entendus mercredi prochain.

Ariane Kujawski