BFMTV
Gouvernement

Affaire Benalla: Gérard Collomb a saisi la police des polices

Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur

Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur - AFP

Le ministre de l'Intérieur estime que les images montrant Alexandre Benalla frapper un jeune homme lors d'une intervention policière nuisent à l'image des forces de sécurité. Une enquête de l'Inspection générale de la police nationale va être lancée.

Une nouvelle enquête dans l'affaire Benalla, du nom de ce chargé de mission à l'Elysée filmé en train de frapper un manifestant le 1er mai dernier. Le ministre de l'Intérieur a annoncé qu'il a saisi ce jeudi matin l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour faire la lumière sur la présence de cet observateur lors d'une intervention policière. Cette annonce a été faite dans l'après-midi lors des questions au gouvernement au Sénat.

L'enquête de la police des polices sur les agissements d'Alexandre Benalla est destinée à éclaircir les conditions d'accueil par les services de police des observateurs extérieurs. Le ministère de l'Intérieur souhaite également mettre à la plat la doctrine d'intervention des policiers.

"Aucune légitimité à intervenir"

"Ces deux personnes n’avaient aucune légitimé pour intervenir", a insisté Gérard Collomb devant les sénateurs, assurant avoir demandé aux policiers de "limiter tout affrontement et limiter toute atteinte aux biens et aux personnes" lors des manifestations. "Cela rend donc plus condamnable que des personnes aient pu agir dans le cadre que nous avons vu", assène le locataire de la place Beauvau.

"Pour savoir dans quelles conditions ceci s’est passé j’ai demandé à l’Inspection générale de la police nationale de préciser quelles sont les règles pour l'accueil et l'encadrement de ces observateurs et s'il en existe de vérifier dans ce cas précis si elles ont été mises en oeuvre", a justifié le ministre de l'Intérieur.

L'affaire "aux mains de la justice"

Un peu plus tôt, le Premier ministre avait qualifié de "particulièrement choquantes". "Je ne peux pas admettre que certains viennent, par leur comportement, jeter le doute sur l'intégrité et l'exemplarité de nos forces de l'ordre", a condamné Edouard Philippe. Assurant vouloir répondre "avec sang-froid, rigueur et transparence", le chef de l'exécutif a insisté sur le fait que la présence d'Alexandre Benalla et Vincent Crase, gendarme réserviste également salarié du parti La République en marche!, n'était "en aucun cas dans le cadre d'une mission qui lui était confiée". 

Estimant également que les deux hommes ont "outrepassé le statut d'observateur", Edouard Philippe se réjouit que "l'affaire est désormais aux mains de la justice" avec l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris. "L’enquête permettra de dire les raisons et les conditions dans lesquelles ce décalage avec le statut d'observateur a été conduit et réalisé, promet le Premier ministre. Un certain nombre de questions ne manqueront pas d’être posées."
J.C. avec Apolline De Malherbe