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Gouvernement

À La Rochelle, Valls prône "l'humanité" pour les migrants et la "fermeté" pour les passeurs

Manuel Valls, qui s'est présenté à La Rochelle comme le commandant du navire socialiste capable de "gouverner ferme", clôture ce dimanche l'université d'été du parti.

Le chef du gouvernement a entamé son discours de clôture en rendant un hommage appuyé aux militants. "Vous faites vivre tous les jours nos valeurs, grâce à votre engagement sur le terrain, et je veux vous dire que malgré tous les débats et toutes les analyses, vous êtes irremplaçables!" Une déclaration au lendemain de turbulences avec les jeunes du PS, qui l'ont hué et sifflé.

"Humanité, responsabilité et fermeté" pour les migrants

Manuel Valls a longuement abordé la question centrale des migrants en Europe. "Notre devoir est de trouver des réponses durables, fondées sur des valeurs et des principes: humanité, responsabilité, fermeté."

"Humanité parce que les migrants doivent être traités dignement, abrités, soignés. Responsabilité parce que nous sommes viscéralement attachés au droit d'asile, pour ceux qui fuient les guerres et les dictatures", a détaillé le Premier ministre. "Et fermeté, car il y a aussi une immigration économique irrégulière, et face à cela, il faut des règles strictes contre les passeurs et les trafiquants, qui exploitent la misère humaine, comme à Calais."

"Il faut converger vers un système unifié d'asile, renforcer les politiques de retours, et mettre en place des gardes-frontières européens", a prôné le Premier ministre. "L'espace Schengen, ce n'est pas seulement l'abolition des frontières entre les pays membres. C'est aussi le contrôle de nos frontières extérieures. Il faut différencier réfugiés et migrants irréguliers."

"Une grande partie de la droite court derrière le FN"

Manuel Valls, très applaudi à chacune de ses attaques contre la droite, s'en est par ailleurs pris à l'opposition, accusée de "courir derrière le FN". "J'appelle la droite à faire preuve de cohérence: un jour, elle rejoint Angela Merkel et nous donne des leçons! Un autre, elle nous propose une politique complètement contradictoire", a-t-il relevé. "Je le dis à Nicolas Sarkozy, quand on a gouverné et qu'on aspire à gouverner, il faut faire preuve de responsabilité", a-t-il lancé, acclamé par la foule. 

"On ne doit jamais siffler!"

Le Premier ministre a également apporté son soutien au ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, décrié notamment par les partisans des 35 heures, après sa sortie critique jeudi dernier. "Le débat doit être toujours présent. Montrons notre capacité à accepter les différences, montrons notre force et notre unité", a-t-il lancé, à la fois hué et applaudi par la salle.

"A droite, dans des congrès de supporters, on siffle les dirigeants. A gauche, parce que ce sont des militants, on se respecte, on respecte le débat, on ne siffle jamais", s'est exclamé le Premier ministre avec hargne, faisant allusion notamment aux sifflements de la veille qui l'ont visé

L'antisémitisme, "cette moisissure que l'on laisse prospérer"

Le chef du gouvernement a ensuite condamné une nouvelle fois l'antisémitisme, "cette moisissure que l'on laisse prospérer, s'enraciner, sans que nous nous sentions concernés. Comment la France n'a-t-elle pas vu que cette menace était un poison lent et mortel pour toute la République?"

"C'est le combat de ma vie: je refuse que les juifs de France puissent avoir peur, et je n'accepte pas que les musulmans de France puissent se sentir stigmatisés dans ce pays", a lancé Manuel Valls. "Les discriminations du fait de l'origine, de la couleur de peau, de la religion, de l'orientation sexuelle, ou parce que l'on est une femme, sont des humiliations quotidiennes contre lesquelles nous nous battons."

A. G.