Gouvernement ou syndicats : qui va dans le mur ?

A quelques heures d'une nouvelle journée de mobilisation, opposants et défenseurs de la réforme des retraites n'ont jamais semblé aussi fermes sur leurs positions. Difficile de prédire quelle sera l'issue du bras de fer entre syndicats et gouvernement. Le débat est ouvert. Qu'en pensez-vous ?

Alors que se prépare pour samedi prochain, une nouvelle grande journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, les positions de chaque camp se radicalisent.
Le gouvernement affirme avoir lâché tout le lest qu'il pouvait sur certains volets de la réforme (retraite de certaines femmes, pénibilité...) et promet que le texte sera désormais porté jusqu'à son adoption définitive. Quant aux syndicats, forts du soutien de certains lycéens et étudiants, ils jurent de maintenir la contestation jusqu'au retrait du projet. Qui va l'emporter ?

« L'attitude extrémiste du gouvernement… »

L'économiste Pierre Concialdi (Institut de recherches économiques et sociales) penche du côté des syndicats : « L'attitude extrémiste du gouvernement dans certains secteurs peut conduire à durcir certaines actions. Et ça je crois que c'est très compréhensible. Chacun voit bien que cette réforme est très injuste, qu'elle frappe les salariés les plus faibles. Donc il n'y a vraiment pas de courage à mettre en œuvre ce genre de réforme. Un gouvernement digne de ce nom se doit d'être raisonnable par rapport à une question aussi importante ».

« Les syndicats ne représentent rien »

L'économiste Michel Godet (Conservatoire national des arts et métiers) est d'un avis radicalement opposé et tombe à boulets rouges sur le mouvement syndical : « Ils ne se rendent pas compte [ndlr, les syndicats], c'est criminel pour la société française. C'est des irresponsables pour moi. Ils ne représentent rien. Soyons clair, le gouvernement n'a pas d'autre choix que de ne pas reculer. La démocratie, c'est pas que la rue domine et commande les urnes. Ceux qui sont au pouvoir, si on n'est pas content on les change au prochain coup ».

La Rédaction