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Goodyear : pour Montebourg, Titan tient des propos « extrémistes »

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a menacé mercredi le PDG de Titan, après sa lettre qualifiée d'insultante.

Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a menacé mercredi le PDG de Titan, après sa lettre qualifiée d'insultante. - -

Les propos du PDG de Titan sont « extrémistes » et insultants envers les ouvriers de Goodyear, a estimé mercredi Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif menace même l'Américain d'un contrôle douanier zélé sur ses exportations de pneus.

Arnaud Montebourg, a répondu mercredi au PDG de Titan International, qui avait critiqué les ouvriers français de l'usine Goodyear d'Amiens nord. Le ministre du Redressement productif a qualifié ces propos « d'extrémistes » en promettant de surveiller les importations de pneus Titan. « Vos propos aussi extrémistes qu'insultants témoignent d'une ignorance parfaite de ce qu'est notre pays », écrit le ministre dans cette lettre à Maurice M. Taylor. « Soyez assuré de pouvoir compter sur moi pour faire surveiller (...) avec un zèle redoublé vos pneus d'importations », afin de vérifier le respect des normes applicables en matière sociale, environnementale et technique, ajoute Arnaud Montebourg. Le ministre ironise également sur la taille de Titan, « 20 fois plus petite que Michelin ».

« Les ouvriers français ne travaillent que 3 heures »

Le PDG de Titan International avait vivement critiqué les « soi-disant ouvriers » du site. Titan, qui a repris une partie des activités du producteur de pneumatiques dans le monde, a renoncé en 2012 à le faire pour le site d'Amiens-Nord, qui compte près de 1 200 salariés, faute d'accord avec la CGT sur un plan de départs volontaires. « J'ai visité cette usine plusieurs fois », écrit Maurice M. Taylor Junior dans une lettre en anglais datée du 8 février. « Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures ». « Je l'ai dit en face aux syndicalistes français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France », ajoute-t-il.

P.G avec Reuters