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Giscard veut rendre au public l'hôtel de la Marine

Valéry Giscard d'Estaing et Nicolas Sarkozy en visite à l'hôtel de la Marine, prestigieux bâtiment de la place de la Concorde à Paris, que l'état-major de la marine doit abandonner d'ici 2014. La commission présidée par Valéry Giscard d'Estaing a rendu lu

Valéry Giscard d'Estaing et Nicolas Sarkozy en visite à l'hôtel de la Marine, prestigieux bâtiment de la place de la Concorde à Paris, que l'état-major de la marine doit abandonner d'ici 2014. La commission présidée par Valéry Giscard d'Estaing a rendu lu - -

PARIS, 19 SEPTEMBRE - La commission présidée par Valéry Giscard d'Estaing a rendu lundi son rapport sur l'hôtel de la Marine, prestigieux bâtiment...

PARIS, 19 SEPTEMBRE - La commission présidée par Valéry Giscard d'Estaing a rendu lundi son rapport sur l'hôtel de la Marine, prestigieux bâtiment de la place de la Concorde à Paris dont l'avenir fait débat et que l'ancien président dit vouloir rendre "au peuple français".

Dans la matinée, l'ex-chef de l'Etat (1974-1981) avait visité en compagnie de Nicolas Sarkozy le bâtiment construit par Louis XV à la fin du XVIIIe siècle appelé à être abandonné par l'état-major de la marine d'ici 2014.

Le projet de Valéry Giscard d'Estaing prévoit de confier la gestion du lieu à une société de capitaux publics animée par le Louvre, qui en posséderait au moins 55%.

"L'hôtel de la Marine doit rester la propriété du peuple français et doit lui être en quelque sorte rendu", a déclaré Valéry Giscard d'Estaing lors d'une conférence de presse organisée au premier étage de l'hôtel.

"L'ensemble doit apparaître comme un lieu de vie largement ouvert au public, proposant des activités contemporaines attractives qui doivent trouver leur place naturelle dans le décor d'exception qui leur sera attribué", a-t-il expliqué en présence du ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand.

La commission suggère d'ouvrir au public une allée au coeur de l'hôtel de la Marine - qui gardera ce nom - et de faire visiter tout le premier étage, où seront exposés des oeuvres d'art composant le "Trésor" dispersé pendant la Révolution ainsi que l'appartement de Thierry de la Ville d'Avray, le garde-meuble de Louis XVI.

L'ouverture d'un restaurant donnant sur la place de la Concorde est prévu, ainsi que celle d'une médiathèque sur l'histoire de la nourriture.

La Cour des comptes se verrait affecter la partie nord-est du bâtiment.

L'Académie de la Marine conservera un espace et des bureaux seront mis à disposition du président du Conseil européen quand il viendra travailler à Paris.

Bureaux et commerces seront, enfin, proposés à la location en vertu d'un strict cahier des charges.

80 MILLIONS D'EUROS

La première tranche d'aménagement devrait coûter, selon la commission, entre 70 et 80 millions d'euros. Une partie de la somme (environ 30 millions) proviendra de la vente des locaux actuellement occupés par la Cour des comptes, en attendant les loyers et les recettes des entrées du musée.

"L'objectif est que pour le contribuable, dans la durée, ça coûte zéro", a dit Valéry Giscard d'Estaing. On peut espérer, selon lui, un nombre important de visiteurs.

Dans l'esprit de l'ancien président, l'aménagement de l'hôtel complètera le "jardin des musées parisiens" allant du Louvre aux Champs-Elysées en passant par le musée des Arts décoratifs, le jardin des Tuileries, le Grand et le Petit Palais.

Valéry Giscard d'Estaing a dit avoir bon espoir de voir le rapport de sa commission approuvé par le chef de l'Etat. "Il m'a semblé que ça correspondait à ses vues et je crois qu'il est très disposé à le voir mis en oeuvre", a-t-il dit.

Le rapport devrait clore des mois de polémique autour d'un lieu symbolique lié à la conservation du patrimoine pour lequel plusieurs projets privés ont été présentés.

La semaine dernière, 181 personnalités - dont les actrices Isabelle Adjani et Sophie Marceau, le mannequin Inès de la Fressange et le chanteur Johnny Hallyday - avaient signé une tribune dans Le Monde pour déplorer "le conformisme des propositions" de la commission Giscard d'Estaing et apportent leur soutien au projet de création multiculturelle "La Royale" de l'homme d'affaires Alexandre Allard.

Cette démarche a été balayée d'un revers de main par Valéry Giscard d'Estaing.

"C'est le règne de l'argent. Leur seul argument c'est : 'nous avons de l'argent, donnez-nous l'hôtel de la Marine. De toutes façons, s'il y avait eu un concours, ils n'auraient pas gagné", a-t-il dit.

Elizabeth Pineau, édité par Jean-Loup Fiévet