Giscard d'Estaing est "le Roger Federer de l'idée européenne"

L'ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing et l'ancienne figure de Mai-68, Daniel Cohn-Bendit, ont débattu lors d'un rendez-vous exceptionnel, ce mercredi soir sur BFMTV, au sujet de l'Union européenne.

Un ancien président de la République face au trublion de mai 68. Un débat exceptionnel était organisé, ce mercredi soir, entre Valéry Giscard d’Estaing et Daniel Cohn-Bendit sur le plateau de BFMTV. Avec au coeur de cette discussion: l'Europe.

Les Français font-ils part de trop de défiance envers l'Europe? "Les gens n'aiment pas l'Europe telle qu'elle est, car elle ne marche pas", a nuancé l'ancien chef d'Etat, premier à prendre la parole. "Il faut faire en sorte que ce qui ne marche pas, fonctionne. Si on leur proposait des choses simples, utiles, performantes, les gens diraient 'oui'", a estimé "VGE".

"On a besoin de l’Europe", a ajouté en ce sens Daniel Cohn-Bendit. "Car ce qu’il faut dire aux Français, c'est qu’on ne pourra pas régler les défis qu’on a devant nous, qu’ils soient financiers, économiques, climatiques, avec juste la France."

"La France n’est pas un grand pays"

Un point sur lequel les deux invités se sont mis d’accord, chacun en des termes plus ou moins forts. "La France n’est pas un grand pays, on voit pourquoi on a besoin d’Europe", a jugé l’ancien soixante-huitard. "Le monde a changé, dans ce monde, la France ne peut pas réussir seule", a approuvé l’ancien président de la République, de 1974 à 1981.

• "Les dirigeants devraient se soucier de ce que va devenir la France", au lieu de se soucier de leur réélection, a encore tancé le centriste.

Schengen doit il être repensé?

En matière d'Europe, les deux hommes étaient décidément d'accord sur bien des points, ce mercredi soir. Valéry Giscard d'Estaing a salué en Daniel Cohn-Bendit "un Européen convaincu", ce dernier ayant retourné le compliment en expliquant que "VGE" était "le Roger Federer de l'idée européenne."

• Sur l'Espace Schengen, par exemple, les deux hommes ont salué "une idée juste", mais pas correctement mise en oeuvre. "On a un Schengen sans frontière extérieure" a déploré Valéry Giscard d'Estaing.

"On a bâti une maison commune, mais on a oublié les portes", a estimé de son côté Daniel Cohn-Bendit. Hors de question, en revanche, pour l'ancien député européen, d'envisager un "Schengen 2", souvent évoqué par Nicolas Sarkozy, notamment. "Ça ne veut rien dire, il faut d'abord qu'on se mettre d'accord sur l'accueil des réfugiés politiques, il faut faire une loi européenne d'immigration. Comme il n'y a pas de porte, les gens entrent par les fenêtres."

"Arrêtons de nous mentir, l'immigration clandestine ne s'arrêtera pas", a averti "Dany Le Rouge", avant de conclure: "il faut la réguler".

Jé. M.