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Politique

Gilets jaunes: Priscillia Ludosky et Éric Drouet prennent leurs distances

Deux des principales figures des gilets jaunes ont fait part de leur prise de distance ce lundi sur les réseaux sociaux, sur fond de tensions à propos des noms de leurs pages Facebook.

Les dissensions se creusent entre les différentes mouvances de gilets jaunes. Priscillia Ludosky et Éric Drouet, deux figures emblématiques des gilets jaunes, ont publié ce lundi sur Facebook des messages actant de leur prise de distance. Dans un premier message amer, Priscillia Ludosky réprouve le comportement d'Éric Drouet et dit avoir "cessé de travailler avec lui".

"Je suis enfin libre de pouvoir dire que je ne travaille plus avec Éric Drouet depuis des semaines en raison de son comportement et je compte quand tout sera terminé expliquer tout ce qu'il a pu faire pour nuire au mouvement", s'indigne d'abord Priscillia Ludosky sur son compte Facebook (dans une publication supprimée depuis).

Priscillia Ludosky et Éric Drouet avaient été reçus le 28 novembre dernier par le ministre de l'Écologie François de Rugy pour porter les revendications des gilets jaunes. Mais très vite, des divergences étaient apparues entre les deux porte-parole du mouvement.

"Des histoires de cours d'école"

Priscillia Ludosky évoque désormais des "menaces" de la part du chauffeur routier, qui lui aurait en fait demandé de modifier l'intitulé de sa page Facebook "La France en colère" afin qu'il ne soit pas confondu ou associé à sa propre page "La France en colère!!!".

"Depuis des semaines je suis silencieuse et ne m'exprime pas au sujet d'Éric Drouet et de ses agissements depuis le début du mouvement", explique-t-elle. "Ceci afin de ne pas ternir davantage l'image du mouvement avec des histoires de cours d'écoles."

"Je suis obligé de me protéger"

Éric Drouet a répondu dans la foulée, via une vidéo en direct diffusée sur Facebook. Le chauffeur routier, arrêté à deux reprises pour manifestation non déclarée à Paris et port d'arme prohibé, explique avoir réclamé ce changement de nom "pour se protéger" et se déresponsabiliser de la manifestation non-déclarée de Bourges, à laquelle Priscillia Ludoski mais aussi Maxime Nicolle ont participé samedi. Éric Drouet, lui, a appelé à manifester dans la capitale. 

"Je suis obligé de me protéger. Je leur ai juste demandé de changer le nom de leur groupe, c'était pas la mer à boire et ça protégeait ma femme, ma famille et toute ma vie au final", conclut Éric Drouet dans sa vidéo.

Éric Drouet, chauffeur routier de 33 ans résidant en Seine-et-Marne, est rapidement devenu l'un des visages les plus médiatisés de la contestation. Après avoir appelé au blocage le 17 novembre dernier pour protester contre la hausse des taxes sur les carburants, il ne rate pas une manifestation sur les Champs-Elysées à Paris et multiplie les prises de parole sur les réseaux sociaux.

Priscillia Ludosky, auto-entrepreneuse de 34 ans vivant elle-aussi en Seine-et-Marne, avait quant à elle lancé une pétition sur le site Change.org il y a huit mois "Pour une baisse des prix du carburant à la pompe !", qui compte en cette mi-janvier plus d'un million de signatures.

Jeanne Bulant