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Politique

Georges Frêche continue de diviser après sa mort

Le double visage de Georges Frêche, décédé dimanche après une carrière politique de près de 40 ans, apparaît clairement à la "Une" des journaux de lundi, certains saluant un empereur régional et d'autres insistant sur le caractère controversé du personnag

Le double visage de Georges Frêche, décédé dimanche après une carrière politique de près de 40 ans, apparaît clairement à la "Une" des journaux de lundi, certains saluant un empereur régional et d'autres insistant sur le caractère controversé du personnag - -

PARIS (Reuters) - Le double visage de Georges Frêche apparaît clairement à la "Une" des journaux de lundi, certains saluant un empereur régional et...

PARIS (Reuters) - Le double visage de Georges Frêche apparaît clairement à la "Une" des journaux de lundi, certains saluant un empereur régional et d'autres insistant sur le caractère controversé du personnage.

Le président de la région Languedoc-Roussillon, décédé dimanche après une carrière politique de près de 40 ans, laisse l'image d'un bâtisseur mais aussi d'un provocateur.

"Frêche exclu pour toujours", titre Libération, en allusion à son exclusion du Parti socialiste en 2007 après ses propos sur les harkis - "des sous-hommes", avait-il dit - ou sur le nombre de "blacks" en équipe de France de football, trop élevé à ses yeux.

"Restera-t-il le grossier personnage qui traitait les électeurs de 'cons' ou le fin lettré, capable de se lancer pendant des heures dans des tirades historiques ?", s'interroge le quotidien, qui lui consacre deux pleines pages.

Le Figaro note pour sa part ses "fréquents dérapages verbaux" mais cite aussi le chaleureux hommage de Martine Aubry.

Le premier secrétaire d'un Parti socialiste que Georges Frêche a longtemps embarrassé, a salué "un grand élu visionnaire et bâtisseur dont le nom restera à jamais lié à Montpellier et à sa région".

"Mort de l'empereur du Languedoc", titre Le Parisien pour caractériser un homme qui a marqué sa région mais dont la personnalité était contestée sur le plan national.

Le quotidien régional le Midi Libre, dont un profil géant de Georges Frêche orne la "Une", consacre cinq pages de son édition de lundi à la grande figure de sa région de diffusion.

"PRENDRE UN PEU DE HAUTEUR"

Laurent Fabius, victime l'an dernier d'une des sorties controversées de Georges Frêche, qui s'était moqué de sa "tronche pas catholique", s'est refusé à l'accabler.

"Il a tenu des propos contestés dans différentes circonstances mais au moment où il s'en va il faut prendre un peu de hauteur et se rappeler ce qu'il a fait pour sa région et pour sa ville", a déclaré lundi l'ancien Premier ministre socialiste sur Canal+.

Georges Frêche est mort dimanche vers 18h45 dans son appartement de fonction de l'hôtel de région. Il avait 72 ans.

Né à Puylaurens (Tarn) le 9 juillet 1938, il a été maire de Montpellier entre 1977 et 2004 et a été élu député de l'Hérault à cinq reprises avant de quitter l'Assemblée nationale en 2002.

Physique imposant et voix rocailleuse, il a souvent choqué par des déclarations s'éloignant de la ligne de son parti et il n'avait pas de mots assez durs pour condamner la direction du Parti socialiste, trop éloignée du peuple selon lui.

Professeur de droit romain, il avait été réélu au printemps dernier à la tête du Languedoc-Roussillon à une très large majorité face à l'opposition de droite et, fait inédit, une liste investie par le Parti socialiste.

Le 9 novembre, il aurait dû assister à Montpellier à la projection d'un documentaire dont il est le héros et sobrement intitulé : "Georges Frêche est le président".

"Il me disait souvent 'je mourrai debout, sur scène comme Molière'", confie le réalisateur du documentaire, Yves Jeuland, au Parisien.

"C'est ce qu'il a fait."

Patrick Vignal, édité par Grégory Blachier