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Gaza: un Français rentré à Paris fustige l'assaut israélien

L'un des navires de la flottille qui a tenté de rallier Gaza avant d'être pris d'assaut lundi matin par un commando israélien. L'un des Français présents à bord des six bateaux, Thomas Sommer-Houdeville, a assuré vendredi que d'autres navires tenteraient

L'un des navires de la flottille qui a tenté de rallier Gaza avant d'être pris d'assaut lundi matin par un commando israélien. L'un des Français présents à bord des six bateaux, Thomas Sommer-Houdeville, a assuré vendredi que d'autres navires tenteraient - -

PARIS - L'un des Français à bord de la flottille pour Gaza, Thomas Sommer-Houdeville, a assuré vendredi que d'autres bateaux tenteraient de forcer...

PARIS (Reuters) - L'un des Français à bord de la flottille pour Gaza, Thomas Sommer-Houdeville, a assuré vendredi que d'autres bateaux tenteraient de forcer à nouveau le blocus malgré la violence de l'assaut israélien de lundi dernier.

De retour à Paris avec cinq autres Français, le militant a également reproché aux autorités françaises de n'avoir fourni qu'une assistance sommaire au groupe détenu en Israël, contrairement aux autres gouvernements.

"On s'est sentis abandonnés par le gouvernement français, nous n'avons pas vu l'ambassadeur, nous n'avons pas vu le consul mais un attaché culturel pendant cinq minutes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Mais "il y aura un bateau français qui partira dans quelques mois", a-t-il ajouté, affirmant que les ONG mobilisées continueraient à envoyer de l'aide à Gaza "par tous les moyens."

Thomas Sommer-Houdeville, membre de la Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien (CCIPPP), se trouvait à bord du bateau Sofia, sur lequel aucune victime n'est à déplorer.

Il n'en a pas moins dénoncé une attaque "de la pire des violences" lundi, vers 04h30 (02h30), menée par "vingt bateaux de guerre, des commandos masqués et surarmés" face à des "civils désarmés" naviguant de surcroît dans les eaux internationales.

Selon le militant, les armes que la marine israélienne prétend avoir trouvées à bord du Sofia sont en fait l'équipement de base de tout navire - haches, feux de détresse, couteaux de cuisine.

"Ils ont fait le tour du bateau et sont revenus très fiers en criant 'Weapons!' ('armes' en anglais, NDLR). Ils ont jeté des sacs contenant des haches, des couteaux et un cutter", a-t-il dit. "On n'est même pas dans la disproportion. Les gens qui sont morts ont été assassinés."

PASSEPORTS ET PORTABLES CONFISQUÉS

L'assaut de la flottille pour Gaza a fait neufs morts parmi les militants de la cause palestinienne et les humanitaires.

Thomas Sommer-Houdeville a expliqué que l'objectif de la flottille était de longer le plus longtemps possible la limite des eaux internationales vers l'Egypte en espérant que des interventions diplomatiques permettraient de trouver un compromis.

"Nous, on s'est dit 'ils vont prendre les cargos et laisser passer les passagers'. A aucun moment nous n'imaginions une attaque de cette violence-là alors qu'il y avait des dizaines de journalistes à bord", a-t-il affirmé.

Le militant a affirmé qu'après l'arraisonnement du Sofia et son débarquement dans un port du sud d'Israël, les membres de la flottille avaient été "jetés en prison comme des chiens" à 80 par cellule.

Le lendemain matin, les autorités israéliennes ont laissé entrer dans le centre de détention les consuls et les ambassadeurs des multiples pays ayant des ressortissants détenus.

Selon Thomas Sommer-Houdeville, les Français n'ont eu droit qu'à la visite d'un attaché culturel qui a juste pris leurs noms. Ils ont reçu ensuite la visite d'avocats israéliens bénévoles, qui sont restés très peu de temps eux aussi.

La présence de ces derniers aurait cependant évité au groupe d'être interrogé par les services secrets.

Le militant a affirmé qu'une fois la décision prise par l'Etat hébreu d'expulser les membres de la flottille, les Français n'avaient dû qu'à l'aide de l'ambassadeur grec de pouvoir regagner Paris, via Athènes.

Le diplomate grec aurait eu toutes les peines du monde à obtenir de ses homologues français un laissez-passer lui permettant d'embarquer le groupe de Français à bord de l'avion affrété pour ses propres ressortissants, a-t-il dit.

Selon Thomas Sommer-Houdeville, les Israéliens ont en effet expulsé les détenus après leur avoir pris leurs passeports, cartes d'identité, téléphones portables, moyens de paiement et autres objets personnels.

Une fois à Athènes, le consulat de France leur aurait demandé de payer le billet de retour à Paris soit en se faisant envoyer de l'argent soit en demandant à des proches de leur acheter des billets d'avion. "Et à l'hôtel, ils nous ont dit : 'vous comptez régler comment ?', a raconté Thomas Sommer-Houdeville.

Gérard Bon, édité par Sophie Louet