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Gaston Flosse rend sa légion d'honneur à François Hollande

Gaston Flosse a annoncé qu'il rendait sa légion d'honneur.

Gaston Flosse a annoncé qu'il rendait sa légion d'honneur. - Grégory Boissy - AFP

Gaston Flosse a écrit à François Hollande pour lui rendre sa légion d'honneur. Condamné à une peine d'inéligibilité, l'ex-président de la Polynésie française reproche au chef de l'Etat de ne pas lui avoir accordé de grâce présidentielle.

L'ex-président de la Polynésie française Gaston Flosse, déchu de tous ses mandats après avoir été condamné à une peine d'inéligibilité, a écrit au Président de la République, pour lui rendre sa légion d'honneur, selon le Tahoeraa, parti de Gaston Flosse.

Le courrier est daté du 25 septembre mais n'a été rendu public que lundi à Papeete par le Tahoeraa. Gaston Flosse reproche à François Hollande de ne pas lui avoir accordé de grâce présidentielle.

Il attendait du Président de la République "plus de grandeur, davantage de hauteur", précise-t-il. Après un rappel de l'affaire judiciaire qui lui a valu sa condamnation, Gaston Flosse souligne dans cette lettre, les services qu'il a rendus à la France, qu'il ne "confond pas" avec la "médiocrité de certains de ses représentants".

Déchu de ses mandats

L'ancien président de la Polynésie française estime que François Hollande a "ignoré" la "volonté exprimée par 62.000 Polynésiens" de le reconduire au pouvoir en mai 2013. Gaston Flosse avait en effet remporté les élections territoriales, trois mois après avoir été condamné en appel dans une affaire d'emplois fictifs.

La Cour de cassation avait rendu cette condamnation définitive en juillet, et Gaston Flosse avait été déchu de ses mandats de président de la Polynésie française et de sénateur (DVD) en septembre, après le rejet de sa demande de grâce présidentielle.

Gaston Flosse estime que la République est "ingrate", alors qu'elle a "su [le] trouver" pour "la défendre sur la scène internationale, lorsqu'il fallait plaider la nécessité et l'innocuité de vos essais nucléaires qui permirent à la France d'occuper le rang qui est le sien aujourd'hui au Conseil de Sécurité des Nations-Unies".

Il juge aussi que François Mitterrand et Jacques Chirac auraient eu "le courage qui fait le Grand homme". Malgré ses nombreuses condamnations, Gaston Flosse reste très populaire en Polynésie française. Son dauphin Edouard Fritch l'a remplacé à la présidence, il dispose d'une large majorité à l'assemblée locale, les trois députés polynésiens sont issus de son parti, et deux de ses proches, Teura Iriti et Vincent Dubois, ont été élus sénateurs dimanche.

M. K. avec AFP