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Rassemblement national

Quand le FN Hautes-Pyrénées diffuse sur Facebook l'adresse de logements occupés par des migrants

Le FN Hautes-Pyrénées a diffusé sur Facebook l'adresse de logements occupés par des migrants.

Le FN Hautes-Pyrénées a diffusé sur Facebook l'adresse de logements occupés par des migrants. - Capture d'écran Facebook

La section locale du parti d'extrême droite a publié sur le réseau social l’adresse de réfugiés hébergés à Lourdes. Avant de finir par supprimer son post...

Le vrai visage du parti? Le sulfureux message n'apparaît plus sur le compte Facebook du Front national Hautes-Pyrénées. La section locale du mouvement d'extrême droite a fini par supprimer ce jeudi un post dans lequel elle diffusait les adresses de logements occupés par des migrants dans la commune de Lourdes, après qu'il a été relayé par plusieurs médias.

"SCANDALEUX CAMOUFLAGE DES AUTORITÉS SUR LES 250 MIGRANTS-CLANDESTINS DE LOURDES! Qui sait qu'il y a aujourd'hui 250 'migrants' logés, nourris et soignés gratuitement et même payés aux frais du contribuable dans Lourdes?", était-il sur le réseau social, comme le rapporte notamment le Lab d'Europe 1.
"(...) Ce sont aujourd'hui plusieurs dizaines de sites qui accueillent gratuitement des 'migrants de Lourdres: 3 appartements au ..., 2 autres à ..., 1 autre à ..., 7 autres à puis bien d'autres encore rue de ..., rue des ..., route du ..., avenue ..., rue ..., ou rue des ..., etc., etc...", poursuivait ce texte, un temps édité, avant sa suppression, pour ne plus faire apparaître les adresses en question. 
"Le pire: des consignes ont été données aux agents de Police pour qu'ils ne fassent rien d'autre que des 'mains courantes' en cas de problèmes même graves! En clair on dissuade les citoyens de porter plainte en cas de problème! Inadmissible. Ca ne peut plus durer. Marine, vite, très vite!", concluait-il. 

Plainte de France Terre d'Asile

Contacté par le Lab, Olivier Monteil, le secrétaire départemental du Front national des Hautes-Pyrénées, ne voyait pas où était le problème. 

"On le fait pour informer les gens de Lourdes puisqu'ils payent leurs impôts. Pourquoi est-ce que ça devrait être caché? Ils occupent des logements sociaux qui devraient être réservés à des Français. Des logements privés ont même été réquisitionnés. Des terroristes peuvent se cacher parmi eux. On ne doit pas se contraindre à une mesure de précaution", expliquait-il auprès du site.

Or, selon les autorités locales, les chiffres avancés dans ce message Facebook sont pour le moins inexacts. Catherine Galinié, directrice de cabinet de la préfecture, citée par La Dépêche du Midi, confirme 90 places pour les demandeurs d'asiles, gérées par le Centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada), et 18 places d'urgence. Soit 108 personnes en tout, bien moins que les 250 évoquées. 

Quant aux ordres supposément donnés aux policiers, Catherine Galinié dément catégoriquement: "Nous n'avons jamais passé de telles consignes, j'en mets ma main à couper".

L'association France Terre d’Asile, jointe par StreetPress, indique avoir déposé plainte pour "atteinte à la vie privée et divulgation d’informations pouvant mettre en danger nos résidents".

V.R.