Mosquée de Fréjus en chantier: attente d'une décision de justice sur la reprise
Une mosquée sans minarets. Voilà à quoi ressemble le chantier du lieu de culte à Fréjus, dont la construction a été stoppée par le sénateur-maire FN, David Rachline, en octobre dernier. Mais les travaux pourraient bel et bien reprendre: le tribunal administratif, saisi par l'association El Fath, qui rassemble les musulmans de Fréjus, rend sa décision ce jeudi. Contacté par BFMTV.com, le responsable d'El Fath a confirmé avoir saisi la justice, mais n'a pas souhaité livrer plus de commentaires dans l'immédiat.
Une promesse de campagne
Le conflit qui oppose la communauté musulmane de Fréjus, qui prie actuellement sous un chapiteau de fortune, au maire frontiste âgé de 27 ans, remonte à sa campagne électorale, qui avait été principalement basée sur "l'islamisation", selon lui, de la ville.
David Rachline avait alors fait la promesse d'organiser un référendum au sujet de cette mosquée, pourtant intégralement financée par l'association El Fath et les fidèles de la région. Une fois élu, le jeune maire avait cependant mis de côté ses velléités contre le chantier de la mosquée. Velléités finalement réactivées par un lobbying intense mené par le site extrémiste FdeSouche, comme le révélait Les Inrocks.
Des "mini-travaux" pour le FN
Résultat, en octobre dernier, la décision est tombée: au motif que les travaux n'avaient, selon la mairie FN, pas encore débuté en avril 2013, soit deux ans après l'obtention du permis de construire originel (en avril 2011, ndlr), David Rachline a pris un arrêté constatant la caducité du permis et exigeant l'arrêt des travaux.
Un constat contesté formellement par Francis Tosi, ancien adjoint du maire précédent Elie Brun, et interrogé par Var-Matin. "Nos opposants parlent, sans preuve, de caducité (...) Or, l'association El-Fath a mandaté un huissier pour constater le début de ces travaux, ce qu'il a fait dans un procès-verbal en date du 5 avril 2013." Ce à quoi l'adjoint de David Rachline avait répondu: "C'est faux! Seuls quelques mini-travaux avaient été entrepris comme la pose de palissades et d'une rangée de parpaings. Mais les constats d'huissier ne font pas ressortir de travaux significatifs, au sens des articles de loi du code de l'urbanisme." Verdict dans la journée.