BFMTV
Rassemblement national

Marine Le Pen se dit ouverte à un débat avec Emmanuel Macron avant les européennes mais sous conditions

Marine Le Pen a posé mardi une nouvelle condition à un débat avec Emmanuel Macron avant les élections européennes du 9 juin. Pour qu'elle accepte un tel débat, il faudrait que le président de la République accepte de dissoudre l'Assemblée nationale en cas d'échec de la liste de Renaissance aux européennes.

Marine Le Pen n'est finalement pas favorable, en l'état, à un débat avec Emmanuel Macron avant les élections européennes du 9 juin. Si le président de la République appelle la cheffe des députés RN pour lui proposer un débat, même avant les européennes, "non seulement elle dira oui, mais elle ne souhaite pas se limiter aux sujets européens", avait déclaré la tête de liste du RN aux élections européennes, Jordan Bardella, ce mardi 14 mai sur RTL.

"Mais je crains que ce temps très imparti qui nous sépare maintenant des élections européennes offre en réalité très peu de marge de manœuvre" pour organiser ce débat, avait néanmoins souligné Jordan Bardella, rappelant qu'il avait déjà lui-même un débat avec Gabriel Attal le 23 mai.

Une condition à ce débat

Au micro de BFMTV ce mardi, Marine Le Pen a néanmoins posé des conditions plus strictes. "La réalité, c’est qu’il n’y a aucune proposition de débat. S'il y avait une proposition de débat, je pense que celui-là doit se dérouler en septembre, sauf si le président de la République annonce que s'il perd les élections européennes, il procédera à une dissolution" de l'Assemblée nationale, ce que le RN réclame depuis plusieurs semaines.

Européennes 2024: Emmanuel Macron peut-il peser sur le résultat?
Européennes 2024: Emmanuel Macron peut-il peser sur le résultat?
4:23

Il s'agirait alors d'un "débat purement national", a précisé la cheffe des députés du RN. Cette dernière a néanmoins estimé que le sujet relevait plutôt de l'"emballement médiatique" alors qu'"il n’existe rien (d'autre) au départ qu'un ragot diffusé par quelqu'un qui semble vouloir se pousser du col peut-être".

Un débat en septembre?

Elle a également semblé sceptique sur la volonté du chef de l'État d'accepter la dissolution de l'Assemblée nationale en cas d'échec aux européennes. "Faire un débat, c’est engager sa responsabilité, mais pour engager sa responsabilité, encore faut-il être prêt à tirer les conséquences lorsqu'on est en échec. Je ne crois pas que c’est ce qu'il souhaite faire", a-t-elle dit.

"Mais ceci n'empêche pas d'envisager un débat en septembre pour savoir où il nous emmène et de quelle nature vont être les trois ans qui lui restent", a ajouté Marine Le Pen, comme elle l'avait déjà indiqué à l'AFP dimanche.

Le camp macroniste, en net retard face au Rassemblement national dans les sondages avant le scrutin du 9 juin, s'est, lui, dit favorable à un tel débat. Emmanuel Macron "n'a pas besoin d'un ventriloque et pourra se prononcer lui-même" mais "je souhaite que Marine Le Pen vienne s'expliquer devant les Français sur ce qu'a fait sa famille politique et ce débat européen", a ainsi jugé mardi la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot sur Sud Radio.

"J'ai toujours considéré que la parole du président de la République est riche, qu'elle est intéressante dans une campagne", a souligné l'ancien ministre du Travail Olivier Dussopt sur franceinfo.

Pour Attal, Le Pen "a peur des débats"

De son côté, Marine Le Pen y voit un désaveu pour le Premier ministre, Gabriel Attal, qui doit débattre avec Jordan Bardella dans quelques jours. Elle lit dans cette possibilité de débat une "petite musique qui semble dire, le Premier ministre est un incapable et donc je vais y aller plutôt à sa place".

"Ce n'est pas très respectueux, je trouve", a-t-elle lâché auprès de BFMTV.

De son côté, Gabriel Attal a déclaré dimanche soir dans un entretien au Progrès avoir souhaité débattre avec la leader d'extrême droite. "La logique institutionnelle aurait voulu que je débatte avec Marine Le Pen. En tant que Premier ministre, je suis responsable devant le Parlement national et la présidente du premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, c’est elle", a-t-il expliqué. Mais, "elle a peur des débats" et "a choisi la fuite", a-t-il ajouté, relevant qu'il avait alors accepté l'exercice avec Jordan Bardella.

Sophie Dupont avec Sophie Cazaux