Marine Le Pen refuse d'aller à Des Paroles et des Actes, l'émission annulée
Coup de théâtre. Après 24 heures de tergiversation sur le contenu de l'émission, la présidente du FN Marine Le Pen a indiqué jeudi qu'elle ne se "rendrait pas" à Des Paroles et des Actes, émission politique phare de France 2, dénonçant une "mascarade".
"Je ne me rendrai pas ce soir à cette mascarade qu'est devenue depuis quelques heures l'émission de M. Pujadas Des paroles et des actes (...). L'amateurisme et la servilité de David Pujadas (Ndlr: le présentateur de l'émission) ont transformé aujourd'hui l'organisation de cette émission en véritable pantalonnade", écrit la candidate aux régionales en Nord-Pas de Calais-Picardie dans un communiqué.
L'émission annulée
La chaîne a dans la foulée annoncé l'annulation de l'émission.
"C'est sa décision, on la regrette pour nos téléspectateurs", a réagi David Pujadas sur BFMTV.
"Une émission n'est jamais bouclée jusqu'au dernier moment. Nous nous sommes dit que c'était bien d'ajouter une dimension régionale à un débat national", a-t-il expliqué.
"Peur du débat démocratique"
Pierre de Saintignon, qui avait été invité à la dernière minute pour débattre avec elle, a estimé dans un communiqué que Marine le Pen avait "montré son vrai visage" en annulant sa participation. "Elle a peur du débat démocratique. Elle a peur du débat parce qu’il montrerait qu’elle se nourrit des problèmes des français pour sa propre ambition", écrit son rival socialiste à l'élection régionale en Nord-Pas de Calais-Picardie.
Le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis a réagi sur le même registre. "Marine Le Pen refuse le débat car la démocratie c'est elle! On comprend qu'elle aime Poutine", a-t-il ironisé sur Twitter.
Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement qui était aussi invité de l'émission, a lui regretté de ne pas pouvoir débattre avec elle avec un simple "dommage" sur Twitter.
"Pour elle c'est une très belle opération. (...) Quand on est candidat sur un territoire, on ne peut pas refuser de débattre", a jugé l'ancien Premier ministre François Fillon sur BFMTV.
Deux adversaires invités à la dernière minute
France 2, critiquée par les patrons des Républicains et du PS pour avoir à nouveau invité la dirigeante du FN à cette émission, pensait pourtant avoir vaincu les dernières réticences en conviant dans la nuit de mercredi à jeudi les deux principaux adversaires de Marine Le Pen aux régionales en Nord-Pas de Calais-Picardie, Pierre de Saintignon (PS), et Xavier Bertrand (LR), dont le directeur de campagne, Gérald Darmanin, avait annoncé la participation "en duplex depuis La Chapelle d'Armentières où il tient une réunion publique".
Ces deux candidats devaient s'ajouter à Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, et Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, déjà invités pour porter la contradiction à la fille de Jean-Marie Le Pen.
Des invitations vivement dénoncées par Marine Le Pen. Sur Twitter, à la mi-journée, la présidente du parti d'extrême droite avait fustigé "l'amateurisme total" de la chaîne et expliqué "France 2 persiste à m'imposer 6 débats de suite dont le dernier régional de 40 min ! Ils me prennent pour leur chien ?".