Marche pour Charlie Hebdo: Marine Le Pen "attend que Manuel Valls l’appelle"

Marine Le Pen a dit jeudi attendre que Manuel Valls l'appelle, comme il l'a fait pour Nicolas Sarkozy, pour participer à la "marche républicaine" prévue dimanche après l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo.

Le front de l’union nationale est-il déjà en train de se lézarder? Au lendemain de la fusillade mortelle à Charlie Hebdo, la présidente du Front national Marine Le Pen pourrait ne pas participer à la marche républicaine prévue dimanche en hommage aux victimes de l’attentat meurtrier. Un rassemblement initié par le Parti socialiste, le Parti communiste, Europe Écologie-Les Verts, le Mouvement républicain et citoyen et le Parti radical de Gauche. 

"Monsieur Valls a appelé Sarkozy pour l'(y) convier. J'attends que mon téléphone sonne pour que le Premier ministre invite évidemment la représentante d'un parti qui a fait 25% aux dernières élections à se rendre à cette manifestation d'unité nationale", a-t-elle lâché sur France 2, jeudi matin. Serait-elle prête à y aller? "De la même manière que nous avions participé à la cérémonie qui avait eu lieu à l'initiative de Nicolas Sarkozy lors de la mort des militaires assassinés par Merah" en mars 2012, a confirmé l'eurodéputée. 

Aucune exclusion à l’unité nationale

Manuell Valls lui a répondu par média interposé. Le Premier ministre a estimé jeudi matin sur RTL qu'il "ne pouvait pas y avoir d'exclusion à l'unité nationale". Le FN y sera-t-il donc associé? "Dans ce moment-là, je ne fais pas de la politique au sens classique du terme. Parce que je suis chef du gouvernement, ce qui m'importe c'est que nous appréhendions ces individus et c'est l'unité nationale parce que c'est la seule réponse possible", a répondu le Premier ministre. "Mais l'unité nationale, c'est aussi autour des valeurs. De valeurs profondément républicaines, de tolérance, de refus d'amalgames", a-t-il souligné. Ces amalgames "c'est ça aussi ce que cherchent les terroristes", à "confondre la violence, l'intolérance, la haine, avec l'islam".

Manuel Valls a appelé mercredi le président de l'UMP Nicolas Sarkozy pour le convier, ainsi que son parti, à participer à "une manifestation", qui devrait vraisemblablement être cette "marche républicaine", aindiqué Frédéric Péchenard, directeur général de l'UMP. Par ailleurs, l’Elysée a annoncé que Marine Le Pen serait reçue par le président François Hollande vendredi à 10h30, comme les autres responsables de parti disposant d’un groupe politique au Parlement. 

M.G.