BFMTV
Rassemblement national

Marche contre l'antisémitisme: le Crif "ne souhaite pas" que le RN participe

Le président du Crif Yonathan Arfi le 7 novembre 2023

Le président du Crif Yonathan Arfi le 7 novembre 2023 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

"Nous ne souhaitons pas que des personnes qui sont héritières d'un parti fondé par des anciens collaborateurs soient présentes", a indiqué Yonathan Arfi, le président du Crif.

Le Crif "ne souhaite pas" que le Rassemblement national (RN) participe à la marche contre l'antisémitisme dimanche à Paris, a déclaré son président Yonathan Arfi sur LCI ce jeudi.

"Nous ne souhaitons pas que des personnes qui sont héritières d'un parti fondé par des anciens collaborateurs soient présentes", a déclaré le président du Conseil représentatif des institutions juives de France.

"Instrumentalisation"

"En annonçant qu'il participerait à cette manifestation, le Rassemblement national savait qu'il créerait la polémique, qu'il détournerait la manifestation de son objet principal qui est la lutte contre l'antisémitisme", a-t-il accusé, critiquant "une forme d'instrumentalisation de cette marche qui est indécente".

"La décence aurait voulu qu'ils s'effacent dans un moment comme celui-là car ils savaient que leur présence créerait la polémique", a insisté Yonathan Arfi. Pour le président du Crif, "le RN et LFI sont des acteurs qui se situent en dehors du champ républicain".

"La France insoumise cultive des amitiés avec des antisémites assumés, ils manifestent avec des islamistes, cultivent des liens avec les mouvement indigénistes, ils sont dans un soutien quasi assumé au Hamas, nous avons là le bal des incendiaires", a-t-il dénoncé.

"Rompre ce sentiment de solitude"

"Ce serait bien que le président de la République soit là", a-t-il encore affirmé, alors que la présence de la Première ministre Élisabeth Borne est confirmée aux côtés du président du Sénat Gérard Larcher et de la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

"En quatre semaines nous avons eu l'équivalent de deux ans d'actes antisémites en France. Il y avait dans la communauté juive un sentiment de solitude. Cette marche, parce qu'elle témoigne de l'engagement de l'ensemble de la société française sur l'antisémitisme, vient un peu rompre ce sentiment de solitude", a-t-il expliqué.
Pourquoi la marche contre l’antisémitisme divise-t-elle?
Pourquoi la marche contre l’antisémitisme divise-t-elle?
4:54

"Ces actes antisémites sont commis par des Français qui ont choisi, par une identification dévoyée à la cause palestinienne, de s'en prendre à des juifs en France", selon lui. "Islamisme", "haine d'Israël", "complotisme" nourrissent l'antisémitisme, selon lui. Face à un "phénomène composite, extrêmement menaçant pour les Français juifs", "nous avons besoin de la solidarité de tous, a-t-il dit.

B.F avec AFP