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Rassemblement national

Manuels d'histoire: selon un député RN, "nos ancêtres les Gaulois" sont remplacés par "vos ancêtres les Maliens"

Ludovic Pajot

Ludovic Pajot - AFP

Le député RN du Pas-de-Calais est intervenu à l'Assemblée nationale, dans la nuit de mardi à mercredi, durant la discussion autour du projet de loi "école de la confiance" défendu par le gouvernement.

Alors que se déroule le grand débat national, les travaux de l'Assemblée nationale se poursuivent, avec les moments de tension qui les accompagnent. Dans la nuit de mardi à mercredi, un député Rassemblement national a profité des débats autour du projet de loi "école de la confiance", défendu par le gouvernement, pour parler d'enseignement de l'histoire.

Déplorant la disparition de l'apprentissage du "grand roman national", Ludovic Pajot (Pas-de-Calais) a dénoncé le fait que, dans certains manuels d'histoire, la formule usuelle "nos ancêtres les Gaulois" ait été remplacée par "vos ancêtres les Maliens, les Sénégalais, les Ottomans".

La faute, d'après l'élu RN, à "une déconstruction méthodique de l'histoire de France" engagée par l'Education nationale "depuis une vingtaine d'années".

Vieux débat, moins la nuance

Et l'élu d'égrener:

"Au diable les grands hommes, à la poubelle Clovis, François Ier, Napoléon. Sur fond d'ouverture au monde, il fallait gommer notre passé jugé trop glorieux, trop illustre", reprenant là les (très) grandes lignes d'un vieux débat entre deux écoles d'historiens.

Un débat que l'interview croisée accordée par Patrick Boucheron et Patrice Gueniffey au Point, en avril 2017, reflétait assez bien. 

Le député RN, toutefois, ne s'encombre pas de la nuance, dénonçant les "conséquences dramatiques" de ces choix pédagogiques supposés sur "l'unité nationale".

"À trop vouloir cultiver les différences de chacun, à préférer le vivre-ensemble au vivre-en-France, et à renoncer à assimiler les élèves issus de l'immigration, (...) nous avons déjà une rupture totale avec la République", estime Ludovic Pajot.

"Stupéfait et triste"

À la suite de cette intervention, qui a suscité quelques huées dans un hémicycle clairsemé, le député communiste de Martinique Jean-Philippe Nilor a répondu: "Je suis stupéfait et triste d'entendre ce que j'ai entendu."

"Si vous connaissiez l'histoire de France, vous sauriez que vos ancêtres ne sont pas exclusivement gaulois. Pour ma part, je suis fier d'avoir des ancêtres gaulois, mais aussi des ancêtres sénégalais, et maliens, et pourtant ma place est ici, dans cet hémicycle. Pas entièrement à part, mais à part entière, alors un peu de respect, s'il-vous-plaît", a déclaré l'élu issu du groupe GDR.

Jules Pecnard