Le Rassemblement national organisera une "fête de la nation" le 1er mai au Havre

Le Rassemblement national organisera une "fête de la nation" le 1er mai au Havre, un banquet militant qui doit se conclure par des discours de Jordan Bardella et Marine Le Pen, selon une information obtenue auprès du parti.

Le parti d'extrême droite, qui attend plus d'un millier de militants, entend renouer avec son grand raout du 1er mai, date à laquelle Jean-Marie Le Pen a réuni pendant 25 ans ses troupes à Paris sous la statue de Jeanne-d'Arc, figure historique du Front national (FN) devenu Rassemblement national (RN).

"Mettre l'accent sur le travail et le social"

La dernière édition, tenue en 2015, avait donné lieu à de fortes tensions entre Marine Le Pen, présidente du parti, et son père, président d'honneur, qui s'était introduit sur scène sans prévenir. Jean-Marie Le Pen avait finalement été exclu du FN quelques semaines plus tard.

Si le Rassemblement national a voulu solder cet héritage devenu encombrant, qui donnait par ailleurs lieu chaque année à des provocations de militants ultra, il entend conserver la date du 1er mai "pour mettre l'accent sur le travail et le social", indique-t-on au parti.

"La crise sanitaire a pénalisé le mouvement pour le 1er Mai, mais nous maintenons l’aspect social", avait assuré Jordan Bardella lundi dans les colonnes du Parisien.

Le choix du Havre peut par ailleurs surprendre: bastion à la fois communiste et du centre droit, la cité portuaire avait placé Marine Le Pen en troisième position lors du premier tour de la présidentielle de 2022 avec 20,67%. Elle n'y avait recueilli que 36,55% des suffrages au second tour, près de 5 points de moins que son score national.

Mais cette terre de conquête est surtout le fief de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe, à qui l'on prête des ambitions présidentielles. "Edouard Philippe porte la mesure de la réforme des retraites la plus brutale avec son départ à 67 ans, nous voulons affirmer que le RN est le premier bouclier social des Français", avait encore ajouté Jordan Bardella dans le Parisien. Une manière pour Marine Le Pen de se confronter à un potentiel rival d'ici 2027.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV