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Rassemblement national

Le Front national fait son entrée à Sciences Po

La façade de Sciences Po Paris.

La façade de Sciences Po Paris. - AFP - Franck Fife

L'association "Front national Sciences Po" a recueilli ce jeudi le nombre de voix étudiantes nécessaire pour être officiellement reconnue par l'établissement, avant même le Parti socialiste. 

L'annonce avait provoqué des remous dans et hors des locaux de l'institution de la rue Saint-Guillaume. Fin août, David Masson-Weyl, un étudiant tout juste admis à Sciences Po Paris, annonçait vouloir créer une association "Front national Sciences-Po", jusqu'ici absente de la grande école. Déposée fin septembre comme prévu, la demande vient d'être validée, a annoncé le compte Twitter de La Péniche, le journal des étudiants de l'école.

Le FN reconnu avant le PS

Pour être reconnue par l'institution de la rue Saint-Guillaume, une association - politique ou autre - doit récolter les votes d'au moins 120 élèves, sur les 13.000 que compte l'école. Chaque étudiant peut se prononcer pour deux groupes maximum. Les votes se sont ouverts ce jeudi à 10 heures et se termineront dimanche.

Et comme souligné par La Péniche, "Front national Sciences Po" a été la deuxième association politique à atteindre le palier des 120 voix, juste derrière Les Républicains. Le Front national (le parti politique, cette fois), n'a donc pas mis longtemps à célébrer cette réussite, revendiquant même dans un communiqué devenir la "deuxième formation politique auprès des étudiants". Sur son compte Twitter, la présidente du parti Marine Le Pen, s'est quant à elle réjouie d'une "entrée fracassante".

Si l'arrêt du comptage des votes à 120 ne permet pas de connaître le classement des associations, et donc leur poids effectif auprès des étudiants, il faut toutefois noter que le Front national a été reconnu avant le Parti socialiste. Celui-ci n'a d'ailleurs été que le quatrième groupe politique à obtenir les voix nécessaires, après le Front de Gauche. Un événement inattendu dans une institution considérée comme un bastion socialiste, souligne le Scan du Figaro.

"Tremblement de terre"

Une entrée fracassante donc, pour ce parti "anti-système", comme le revendiquait Marine Le Pen lors de la campagne présidentielle de 2012, dans un lieu qui représente habituellement plutôt l'inverse. Au Front national, on revendique un bouleversement du "conformisme des anciennes élites". "C'est un tremblement de terre dans ce qui fut longtemps un temple de la pensée unique qu'on pensait inamovible", se targue le numéro deux Florian Philippot auprès du Scan.

Ce n'est en fait pas la première fois que le Front national met les pieds au 27 rue Saint-Guillaume. En 1990, le parti avait même obtenu 7% aux élections universitaires, avant de disparaître par la suite, faute de suffisamment de voix. Cette fois-ci, il faudra attendre de connaître le nombre d'adhérents à l'association pour connaître le poids réel du parti à Sciences Po. Frédéric Mion, le directeur de l'école, prévenait quant à lui sur Sciences Po TV dimanche qu'il serait "très vigilant" sur les paroles et les actions de l'association.

H. M.