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Rassemblement national

Le FN englué dans ses querelles internes

Marine Le Pen lors d'une conférence de presse le 22 janvier 2015 au Parlement européen, à Bruxelles.

Marine Le Pen lors d'une conférence de presse le 22 janvier 2015 au Parlement européen, à Bruxelles. - Emmanuel Dunand - AFP

En pleine séquence post-attentats, Marine Le Pen peine à régler les tensions internes, voire familiales, qui agitent le parti.

Depuis une semaine, le Front national semble avoir toutes les peines du monde à se sortir de ses querelles internes. Principale source de frictions: la publication par Aymeric Chauprade, conseiller spécial aux relations internationales, d'une vidéo sur l'islam. Dans cette vidéo, il s'inquiète de l'existence d'une "cinquième colonne" islamiste en France et de "la menace très grave" que constitue selon lui l'islam.

Après avoir pris officiellement ses distances vis-à-vis de ces thèses, la présidente du parti a officiellement sanctionné l'eurodéputé, en lui retirant ses responsabilités à Bruxelles. Il reste néanmoins eurodéputé du FN, mais sera remplacé à la tête de la délégation du parti au Parlement européen par Edouard Ferrand.

Jean-Marie Le Pen enfonce le clou

Mais la polémique n'a pas été éteinte pour autant. D'abord, parce que SOS Racisme a décidé de porter plainte contre Aymeric Chauprade, lequel sera épaulé par les services juridiques du FN, malgré sa sanction. Autre problème: alors que la patronne du FN avait demandé en début de semaine, dans un courrier aux secrétaires départementaux du parti, de ne pas diffuser la vidéo en question, Marion Maréchal-Le Pen a fait exactement le contraire mardi, en affirmant sur le réseau social "partager" l'analyse d'Aymeric Chauprade.

Jean-Marie Le Pen, le président d'honneur du FN et grand-père de l'élue, a ensuite enfoncé le clou, estimant que "le FN n'est pas un parti stalinien où l'on est obligé de dire tout ce que dit Marine Le Pen ou Florian Philippot". La jeune députée du Vaucluse a de son côté fait mine de rassurer sa tante, en assurant au Parisien n'avoir "aucune volonté de contester l'autorité de Marine Le Pen". Cette dernière a tenté de minimiser la situation, en affirmant que sa nièce avait été "abusée" par Aymeric Chauprade, rapporte Le Figaro.

"Je ne dirige pas une école"

En pleine cacophonie, Louis Aliot, vice-président du FN, a assuré vendredi sur France Info qu'il n'y a "qu'une ligne" dans le parti, "incarnée évidemment par Marine Le Pen. C'est elle qui a été élue au congrès. Si on veut être efficace, il ne peut avoir qu'un message".

La patronne du parti, elle, semble vouloir en finir avec une semaine de polémiques. En déplacement dans le Doubs pour soutenir la candidate du FN à la législative partielle du 1er février, dans l'ex-circonscription de Pierre Moscovici, elle a tenté une mise au point: "Marion a publié un tweet sur son compte personnel, elle en prend la responsabilité (...) Moi, je ne dirige pas une école, mais un parti politique. Si l'on veut la liberté de parole, on abandonne certaines responsabilités", prévient-elle. C'est d'ailleurs ce qu'a choisi de faire Philippe Olivier, beau-frère de Marine Le Pen. Jeudi, il a annoncé rejoindre Nicolas Dupont-Aignant et son parti Debout la France. Décidément, le Front national n'en a pas fini avec ses problèmes familiaux.

Ariane Kujawski