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Rassemblement national

La justice s'intéresse à une villa achetée par la famille Le Pen

Jean-Marie et Marine Le Pen le 29 novembre 2014, lors du 15e congrès du Front national. (Photo d'illustration)

Jean-Marie et Marine Le Pen le 29 novembre 2014, lors du 15e congrès du Front national. (Photo d'illustration) - Jeff Pachoud - AFP

Des investigations judiciaires sont en cours sur les conditions d'achat par Jean-Marie et Marine Le Pen d'une villa en 2012, peu après un virement d'un micro-parti satellite du FN sur un compte du cofondateur du parti.

Dans quelles conditions Jean-Marie Le Pen et sa fille Marine ont-ils acheté leur villa de Rueil-Malmaison, en 2012? La justice s'intéresse de près à cet achat. En décembre, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (Hatvp) avait signalé ces opérations au parquet national financier (PNF). Elle soupçonne des faits possibles d'abus de confiance et de recel, ont précisé jeudi des sources judiciaire et proche du dossier, confirmant une information du Point.

Cette enquête s'ajoute à une autre déjà ouverte sur de possibles sous-évaluations ou omissions dans les déclarations de patrimoine de Jean-Marie et Marine Le Pen au Parlement européen, à la suite du même signalement de la Hatvp, et sur des soupçons de fraude fiscale concernant l'ancien président du FN, a précisé la source judiciaire.

Le signalement portait sur la valeur de quatre biens immobiliers déclarés pour le père et sa fille, dont deux en commun, mais aussi sur l'acquisition de l'une des résidences, une villa à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, dans laquelle Jean-Marie Le Pen réside avec son épouse Jany.

Dans ses investigations, la Hatvp a été intriguée par un virement de 600.000 euros de la part de Cotelec, le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, sur son compte personnel, raconte la même source. "Dans un délai d'un mois sont intervenus le protocole d'accord pour la vente, le virement puis l'achat de la maison", indique encore cette source. Une maison qui avait brûlé lors d'un incendie en 2015.

Marine Le Pen écrit au président de la Haute Autorité

La présidente du parti, Marine Le Pen, a peu apprécié les soupçons de la Haute Autorité. Dans un courrier adressé au président de l'organisme, Jean-Louis Nadal, elle estime que la Haute Autorité a violé un article du règlement intérieur (art.23) qui "invite le déclarant à formuler dans un délai qu'il fixe ses observations par écrit".

"Si vous aviez pris la peine de solliciter préalablement, comme l'exige la loi, des explications sur vos soupçons, vous auriez évité de commettre une atteinte aussi grave à mon honneur et à ma considération", écrit la présidente du FN.

Elle affirme également qu'"un ou plusieurs membres de la Haute Autorité ont ainsi effectué des déclarations dans différents médias afin de tenter de donner corps à ces soupçons". 

S'appuyant sur un autre article du règlement intérieur de la Hatvp sur le secret des délibérations, Marine Le Pen estime qu'il y a eu une "grave violation".

"Je vous mets en demeure d'avoir à mettre en oeuvre une enquête interne sur lesdits dysfonctionnements pour que toutes les responsabilités soient établies", demande-t-elle à Jean-Louis Nadal.

De son côté, Jean-Marie Le Pen a fait état jeudi d'un emprunt de 700.000 euros à Cotelec, qui "n'avait rien à voir avec l'achat de la propriété" de Rueil-Malmaison en 2012, mais était destiné à financer la campagne européenne de 2014. Il a ensuite déclaré son intention de porter plainte contre Jean-Louis Nadal.

la rédaction avec AFP