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Rassemblement national

Jordan Bardella propose à Éric Dupond-Moretti de l'affronter aux élections européennes

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le 12 octobre 2023

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, le 12 octobre 2023 - Ludovic MARIN / AFP

Après les propos du garde des Sceaux qui a demandé au RN de "chasser de ses rangs les nazillons", quelques jours après des violences liées à l'ultradroite, le patron du mouvement lui répond. Il accuse le ministre de se comporter comme "un chef de gang" et le met au défi de se faire élire face à lui en juin prochain.

Après la passe d'armes à l'Assemblée nationale entre Marine Le Pen et Éric Dupond-Moretti sur la mort de Thomas à Crépol et des violences liées à l'ultradroite, Jordan Bardella lance un défi à Éric Dupond-Moretti. Le garde des Sceaux a accusé mardi dans l'hémicycle le Rassemblement national d'opposer "la France rurale" à "la France des cités, des Mohamed".

"Je lui propose prendre la tête de liste du parti présidentiel pour les élections européennes et de venir se confronter au RN", a lancé le patron du Rassemblement national ce mercredi sur Europe 1.

Le piètre score de Dupond-Moretti aux régionales dans le viseur

Si un match entre Jordan Bardella qui représente le parti pour les futures élections en juin prochain et le ministre de la Justice est séduisant sur le papier, il n'a que peu de chance d'arriver.

C'est pour l'instant Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance et président du groupe Renew au Parlement européen, qui tient la corde pour prendre la tête de liste. L'ex avocat n'a par ailleurs jamais exprimé sa volonté de se faire élire député européen sur la liste de la majorité présidentielle.

Les propos de ce proche de Marine Le Pen ont cependant l'intérêt de rappeler à Éric Dupond-Moretti de lui rappeler son piètre score aux élections régionales. Candidat dans les Hauts-de-France sur la liste portée par Laurent Pietraszewski, l'ex avocat n'avait récolté que 9,13% des voix, le pire score du premier tour tandis que Sébastien Chenu (RN) s'était qualifié au second tour face à Xavier Bertrand.

Marine Le Pen dénonce "des insultes" et veut déposer plainte

Presque trois ans plus tard, et alors que les scènes d'affrontement entre le RN et le garde des Sceaux ont lieu très régulièrement à l'Assemblée, ce sont sur les mouvements d'ultradroite, très démonstratifs depuis la mort de Thomas à Crépol, que la passe d'armes a eu lieu ce mardi.

Éric Dupond-Moretti a ainsi demandé à Marine Le Pen de "faire le ménage" en "chassant de ses rangs les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites".

Il a également accusé le parti d'opposer la "France tranquille, catholique et blanche" à "la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid".

De quoi faire dire à Jordan Bardella sur Europe 1 que le ministre de la Justice se comporte "comme un chef de gang", se disant lassé "de se faire insulter".

Pendant les propos d'Éric Dupond-Moretti, les élus du RN ont quitté l'hémicycle. Marine Le Pen a ensuite évoqué au micro de BFMTV les "insultes" de l'ex star du barreau.

"Quand le ministre de la justice insulte les députés du Rassemblement national, il insulte des millions de Français. Nous n'accepterons pas de laisser insulter des millions de Français, a-t-elle assuré, en expliquant vouloir porter plainte contre le ministre.

Marie-Pierre Bourgeois