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Rassemblement national

Jean-Marie Le Pen: le Parlement européen lève son immunité

C'est la quatrième demande du genre depuis que le fondateur du Front national siège au Parlement européen. Cette fois, il était question d'une "fournée" regroupant les artistes engagés contre lui, dont Patrick Bruel.

Le Parlement européen a levé mardi l'immunité parlementaire de Jean-Marie Le Pen. Il l'a fait à la demande de la justice française qui veut le poursuivre pour "incitation à la haine raciale" après des propos sur des artistes, dont Patrick Bruel, Guy Bedos, Madonna ou Yannick Noah.

En juin 2014, dans une vidéo diffusée sur le site internet du FN, Jean-Marie Le Pen s'en était pris aux artistes engagés contre ce parti, comme Guy Bedos et Madonna. Alors qu'on lui avançait le nom de Patrick Bruel, il avait ajouté: "Écoutez, on fera une fournée la prochaine fois !".

Les outrances à répétition de Jean-Marie Le Pen

Coutumier des poursuites judiciaires, Jean-Marie Le Pen a déjà été privé de son immunité parlementaire européenne à plusieurs reprises, pour ses déclarations sur "Durafour-crématoire" en décembre 1989, "l'internationale juive", en mars 1990, et pour avoir assimilé les chambres à gaz nazies à "un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", en octobre 1998, à Munich. 

Sa phrase sur la "fournée" avait suscité des critiques virulentes au sein même du FN, Marine Le Pen la qualifiant de "faute politique". Un an plus tard, en août 2015, Jean-Marie Le Pen avait été exclu du FN par le bureau exécutif du parti, notamment pour avoir répété ses propos sur les chambres à gaz.

Demande de levée toujours en cours pour Marine Le Pen

A noter, Marine Le Pen fait également l'objet d'une demande de levée d'immunité parlemtaire. Selon une source au Parlement européen, cette demande est liée à l'enquête pour "diffusion d'images violentes" ouverte à la suite de la diffusion par Marine Le Pen sur son compte Twitter en décembre 2015 de photos d'exactions du groupe Etat Islamique, en réponse à un journaliste qu'elle accusait d'avoir dressé un "parallèle" entre son parti et l'EI. 

En 2013, le Parlement européen avait déjà ouvert la voie à son renvoi en justice dans l'affaire des "prières de rue" des musulmans comparées à l'occupation nazie, un dossier dans lequel elle a été relaxée en décembre 2015.

David Namias