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Rassemblement national

"Impréparation et amateurisme": la proposition du RN pour augmenter les salaires rejetée

Marine Le Pen et son groupe à l'Assemblée nationale le 12 janvier 2023

Marine Le Pen et son groupe à l'Assemblée nationale le 12 janvier 2023 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

L'Assemblée nationale a rejeté jeudi une proposition de loi portée par le groupe RN, qui entendait inciter les entreprises à augmenter les salaires de 10% via des baisses des cotisations patronales, comme avancé par Marine Le Pen pendant la présidentielle

"Pensez aux Français qui ont besoin de cette mesure", a plaidé en vain la patronne des 88 députés RN, qui a dénoncé un "concours de mauvaise foi" de la part des autres groupes politiques. Des amendements de suppression ont été votés tour à tour.

Examiné en premier dans le cadre d'une journée dédiée à des propositions du groupe d'extrême droite, le texte porté par Christophe Bentz prévoyait d'exonérer de cotisations patronales les entreprises qui augmenteraient les salaires (jusqu'à trois Smic) de 10%.

"Un coût considérable pour les finances publiques"

Les députés LR se sont abstenus, en pointant "un coût considérable tant pour les finances publiques que pour les entreprises".


Trois Smic, soit un peu plus de 4.000 euros nets de rémunération mensuelle, cela va "au-delà" des classes moyennes, a relevé le ministre du Travail Olivier Dussopt, qui a jugé que la proposition "tape à côté de sa cible". Il a vanté plutôt l'indexation du Smic sur l'inflation ou la prime de partage de la valeur que peuvent verser les entreprises.

Dans la majorité présidentielle, Marc Ferracci (Renaissance) a étrillé "l'impréparation et l'amateurisme" du RN.

"C'est du Macron"

La gauche s'est aussi élevée contre une "bête, méchante et banale mesure de la droite libérale", selon les mots de Jérôme Guedj (PS), qui s'est inquiété des répercussions d'une baisse des cotisations patronales sur "le modèle de protection sociale" français.

"C'est du Macron, l'allègement des charges. Voilà donc votre idée neuve", a lancé François Ruffin (LFI) aux bancs les plus à droite, bien garnis.

"Il n'y a que le groupe RN qui est capable de dépasser les postures", a fait valoir pour sa part Jean-Philippe Tanguy (RN), en se réclamant de l'esprit de "solidarité" du Conseil national de la Résistance, sous les protestations.

MPB avec AFP