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Rassemblement national

Front: national: l'heure de tourner la page Jean-Marie Le Pen?

Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 25 mai 2014 lors du vote aux Européennes.

Le président d'honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, le 25 mai 2014 lors du vote aux Européennes. - -

Après ses propos polémiques sur Patrick Bruel, Jean-Marie Le Pen embarrasse le Front national, jusqu'à sa fille Marine qui a condamné ses paroles. Lundi, quelques voix se sont élevées pour demander le départ du président d'honneur du FN.

C'est en "homme libre" que Jean-Marie Le Pen a répondu lundi matin sur RMC à sa fille Marine dans un feuilleton politico-médiatique en passe de virer à la tragédie familiale. Car après les propos polémiques tenus par Jean-Marie Le Pen à l'égard d'artistes hostiles au FN comme le chanteur Patrick Bruel, le torchon brûle au FN. Avec, en creux, une question posée ouvertement par certains politiques comme Thierry Mandon ou Gilbert Collard: le Front national doit-il garder Jean-Marie Le Pen comme président d'honneur, poste qu'il occupe depuis janvier 2011?

"Des propos de déshonneur" pour Mandon

Interrogé à ce sujet lundi matin sur BFMTV-RMC, le nouveau secrétaire d'Etat, Thierry Mandon, a estimé que cette crise interne était un bon test pour le Front national. "Ce sont des propos de déshonneur mais c'est une confirmation. Il n'aime pas musulmans, il n'aime pas les juifs et je crois qu'il n'aime pas le peuple", a estimé Thierry Mandon.

"C'est le moment de vérité du FN, a-t-il poursuivi. On ne peut pas garder comme président d'honneur quelqu'un qui est le déshonneur permanent. Si le FN ne peut pas se passer de Jean-Marie Le Pen, alors c'est un aveu."

Passe d'armes entre Collard et Le Pen

Mais Jean-Marie Le Pen est également poussé vers la sortie jusque dans les rangs du FN. Le député Gilbert Collard a ainsi condamné des propos dont "le FN ne veut plus" et invité Jean-Marie Le Pen à prendre sa retraite. "Sur la forme, c'est inacceptable et intolérable, ça fait du mal à ceux qui les entendent et se sentent concernés, ça fait du mal au Rassemblement Bleu Marine (RBM) et au Front national", a déploré l'avocat sur BFMTV.

"Je suis fatigué de ces cabrioles avec les mots qui font vraiment des bleus à l'âme", a-t-il ajouté. "Je dis à tous ceux qui ont été blessés que je les comprends". "(Guy) Bedos a pris sa retraite (...) le roi d'Espagne a pris sa retraite et Jean-Marie ferait peut-être bien de se poser la question", a-t-il glissé

Une sortie qui n'a pas plus au fondateur du FN. "Il n'est pas de mon parti", a rétorqué Jean-Marie Le Pen sur RMC. Et de railler le RBM, "une espèce de formation bizarre et sans consistance", selon lui.

Ce n'est pas la première fois que le Front national et le Rassemblement bleu Marine semblent en décalage, voire en désaccord. En mai dernier déjà, Gilberd Collard déplorait "l'ostracisation" du RBM au sein du Front national. "Nous n'avons pas la place que nous méritons", estimait ainsi le député. Cette nouvelle crise souligne encore les tensions et les divergences au sein du Font national.

Lundi matin, Florian Philippot a tenté de calmer le jeu. "Je crois qu'il y aura forcément une explication, nécessairement, c'est ça aussi la vie des partis politiques, c'est une communauté humaine", a-t-il expliqué Florian Philippot, souhaitant rapidement passer à autre chose. "Ce serait bien qu'on reprenne rapidement le travail sur le fond car les Français nous attendent", a-t-il ajouté. Un "fond" qu'il faudra sans doute éclaircir rapidement également.

S. C.