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Rassemblement national

FN: un proche de Marine Le Pen mis en examen pour escroquerie

Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, a été mis en examen pour "faux et usage de faux", "escroquerie" et "abus de bien social".

Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, a été mis en examen pour "faux et usage de faux", "escroquerie" et "abus de bien social". - Jeff Pachoud - AFP

Frédéric Chatillon, un proche de Marine Le Pen, a été mis en examen dans le cadre du financement des campagnes du Front national.

Une tache dans le réquisitoire de Marine Le Pen contre les affaires concernant ce qu'elle appelle l'UMPS? Au terme de 48 heures de garde à vue, Frédéric Chatillon, un des très proche de la présidente du Front national, a été mis en examen, indique jeudi une source judiciaire. Le directeur de l'agence de communication Riwal, société prestataire du Front national, est suspecté de "faux et usage de faux", "escroquerie", "abus de bien social" et "blanchiment d'abus de bien social".

Cette mise en examen de Frédéric Chatillon, également ancien leader de l'association étudiante d'extrême-droite Groupe Union Défense (GUD), intervient dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en avril 2014 et confiée aux juges Renaud van Ruymbeke et Aude Buresi.

Les cantonales, législatives et présidentielle concernées

Cette enquête vise à faire la lumière sur le financement des campagnes électorales de candidats frontistes lors des élections cantonales de 2011 et des législatives de 2012. Elle avait été élargie en septembre à l'élection présidentielle, l'agence de communication de Frédéric Chatillon ayant également facturé des services pour la campagne de 2012.

A l'origine de cette affaire, les enquêteurs s'interrogent sur le rôle joué auprès des candidats du FN par le micro-parti de Marine Le Pen, Jeanne, et la société Riwal. Pour les Législatives de 2012, c'est la double-fonction de Jeanne qui pose problème: le micro-parti a prêté de l'argent aux candidats pour faire campagne. Des prêts avec un taux aux alentours de 6, 7%, selon des documents consultés par l'AFP. Sauf que dans le même temps, elle leur vendait, pour 16.000 euros, des kits de campagnes, composés d'affiches, photos ou encore de tracts. 

9 millions d'euros détournés?

Les comptes de Jeanne pour l'année 2011 font apparaître quelque 1,7 million d'euros d'achats et 1,8 million d'euros de "services" facturés aux "candidats pour les campagnes électorales". Ces chiffres s'élèvent à près de 9 millions d'euros dans les comptes de 2012.

Le Front national s'est toujours défendu de toute irrégularité, en faisant notamment valoir que "rien ne s'oppose" à ce que Jeanne "prête à des candidats aux élections" et que ses comptes sont régulièrement validés par la Commission nationale des comptes de campagne (CNCCFP).

"Frédéric Chatillon n’est ni président de Jeanne, ni du FN. Il va pouvoir répondre aux questions et savoir ce qu’on lui reproche, a quant à elle réagi Marine Le Pen dans Le Monde. Une mise en examen, ce n’est pas une condamnation."

J.C avec AFP