BFMTV
Rassemblement national

FN: Bernard Monot, artisan du programme économique du parti, sur le départ

Bernard Monot et Marine Le Pen le 24 février 2014.

Bernard Monot et Marine Le Pen le 24 février 2014. - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

L'eurodéputé et économiste a été la cheville ouvrière du programme économique du FN à la présidentielle. Depuis le scrutin, il fustige le manque de "stratégie, de direction ni de cap" au Front national. "Ce n'est pas une perte", a réagi Marine Le Pen.

Un départ de plus se profile au Front national. L'eurodéputé et économiste Bernard Monot a quitté mardi le groupe frontiste au Parlement européen et devrait très bientôt quitter le parti, ont confirmé mardi soir plusieurs sources concordantes, confirmant une information de L'Opinion. Son nom est inconnu du grand public, mais sa décision lourde de sens.

"Ce n'est pas une perte", a d'emblée réagi Marine Le Pen dans les colonnes du quotidien libéral.

Joint mardi, l'eurodéputé élu en 2014 a indiqué faire toujours partie du FN, auquel il a adhéré en 1989, mais a prévenu que "les choses allaient évoluer dans les prochains jours". Au Parlement européen, il a rejoint le groupe souverainiste ELDD, auquel appartient depuis l'automne l'ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, avec lequel il n'entretient pas de bonnes relations.

"Ego démesuré"

Bernard Monot a expliqué qu'il était au groupe ENL (Europe des nations et des libertés) en "désaccord sur la méthode" et affirmé que "l'influence française avait diminué au sein du groupe depuis le départ de Marine Le Pen", élue député du Pas-de-Calais en juin 2017. Il a regretté que le FN n'ait "plus de stratégie, pus de direction ni de cap" depuis la présidentielle, rapporte Le Figaro.

Cheville ouvrière du programme économique du FN pour la présidentielle, Bernard Monot s'était présenté en septembre à la co-présidence du groupe ENL, dont le FN fait partie, mais n'avait obtenu que 3 voix. Il n'avait pas non plus été renommé au bureau national lors du congrès de mars.

Déjà 5 autres départs 

Selon le délégué national du FN chargé des ressources Jean-Lin Lacapelle, Bernard Monot a suivi une "stratégie erratique sur le plan économique, pour l'euro puis contre, puis pour" et manifestait un "ego démesuré". Pour le FN, la sortie de l'euro n'est plus une priorité depuis la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle, contrairement à pendant la campagne.

Le FN ne compte donc plus que 16 députés sous son étiquette dans le groupe ENL qui en compte 36, et un député FN non inscrit, soit 17 élus, Bruno Gollnisch. Le cofondateur du FN et eurodéputé Jean-Marie Le Pen, exclu du FN, est aussi non inscrit.

Aux élections européennes de 2014, le FN avait obtenu 24 sièges, mais cinq autres députés ont quitté le parti, dont trois (Mireille d'Ornano, Sophie Montel et Florian Philippot) sous la bannière des Patriotes, rattachée désormais au groupe ELDD (Europe de la liberté et de la démocratie directe).

Charlie Vandekerkhove avec AFP