BFMTV
Rassemblement national

Fin de vie: pour Bardella, "la Convention citoyenne ne doit pas se substituer au débat démocratique"

La Convention citoyenne sur la fin de vie a rendu ses conclusions ce dimanche, se disant majoritairement en faveur d'une ouverture de l'euthanasie et du suicide assisté.

Alors que la Convention citoyenne vient de se prononcer majoritairement en faveur d'une ouverture de l'euthanasie et du suicide assisté en France, le président du Rassemblement national Jordan Bardella, invité de BFM Politique ce dimanche, a estimé qu'elle ne "doit pas se substituer au débat démocratique".

Pour l'élu, la fin de vie est "un vrai débat sociétal, dont la société doit se saisir et qui mérite mieux que des échanges avec quelques dizaines de personnes". "On pourrait avoir un grand débat à l'Assemblée nationale", a-t-il ajouté.

"En France, il y a une troisième voie, qui consiste à ne pas choisir entre l'acharnement thérapeutique et l'euthanasie: le palliatif", a-t-il encore avancé.

Changements sur la loi Claeys-Leonetti

Cette Convention, qui réunit depuis des mois 184 Français tirés au sort pour orienter l'action de l'exécutif, a conclu ce dimanche ses débats. "Pour une majorité de citoyennes et citoyens de la Convention, l'accès à l'aide active à mourir doit être ouvert", dit le rapport, tout en faisant état d'importantes nuances.

La Convention n'exprime ainsi pas de position majoritaire sur le cas des mineurs ou celui des personnes incapables d'exprimer leur volonté. Le rapport détaille par ailleurs précisément diverses positions, dont celle minoritaire contre une légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté.

Ils devaient dire si la législation actuelle sur la fin de vie, fixée par la loi Claeys-Leonetti de 2016, apparaît adaptée à toutes les situations et s'il faut y apporter des changements.

Cette loi autorise une "sédation prolongée et continue", autrement dit une plongée définitive dans l'inconscience, pour les patients à l'état désespéré à court terme et dont les souffrances sont intolérables.

Mais elle ne va pas jusqu'à autoriser une "aide active à mourir", c'est-à-dire soit un acte d'euthanasie par un soignant, soit une assistance au suicide.

La Convention souligne aussi les difficultés concrètes d'accès à ce qui est prévu par la loi, notamment une offre suffisante de soins palliatifs. À ce titre, elle met l'accent sur la "situation alarmante" du système français de santé.

Fanny Rocher