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Rassemblement national

Face à Gérald Darmanin, Marine Le Pen doit reconquérir les sympathisants FN

Marine Le Pen lors d'une conférence de presse le 8 octobre 2017 à Carpentras.

Marine Le Pen lors d'une conférence de presse le 8 octobre 2017 à Carpentras. - Anne-Christine Poujoulat - AFP

Avec les échecs électoraux et l'incapacité du FN à incarner la première force d'opposition à Emmanuel Macron, les sondages font ressortir un doute chez les sympathisants du Front national.

Marine Le Pen fait son grand retour télévisé ce jeudi soir sur France 2 en participant à l'Emission politique. Après plusieurs mois de pause médiatique, pour ne pas dire de disette, la présidente du Front national doit prouver que le FN "est la seule véritable opposition à Emmanuel Macron", tel que l'a résumé mardi l'un des porte-parole du FN. Mais la tâche de Marine Le Pen ne s'annonce pas simple.

Dans le sondage du 11 octobre de l'institut Elabe pour BFMTV, la France insoumise apparaît comme le premier parti d'opposition: quand 40% des personnes interrogées considèrent qu'aucune formation en particulier n'incarne ce rôle, 35% citent le parti de Jean-Luc Mélenchon, en hausse de 7 points en trois mois. Loin derrière, le Front national n'est évoqué que par 13% des Français, soit une baisse de 1 point par rapport au mois de juillet.

Très tôt après les législatives, du fait de l'échec du FN à constituer un groupe avec ses 8 députés, la France insoumise a pris la tête de la contestation à Emmanuel Macron.

Elle baisse dans toutes les catégories

Mais Marine Le Pen est confrontée à un phénomène plus général de baisse, en particulier depuis l'entre-deux tours, avec sa prestation ratée lors du débat face à Emmanuel Macron. Une baisse qui se ressent aussi chez les sympathisants du FN, chez qui le doute s'est installé.

"Le débat de ce jeudi soir peut relancer Marine Le Pen auprès de ses sympathisants", estime Bernard Sananes, contacté par BFMTV.com.

Comme l'explique le président d'Elabe, la cheffe du FN est en recul chez ses partisans dans le baromètre du mois d'octobre, avec 85% d'image positive, et surtout une chute de 6 points. Chez Harris Interactive, elle perd 11%, avec 83% de confiance, comme l'expliquait Jean-Daniel Levy dans L'Opinion mercredi.

"Entre fin avril (29 %), fin mai (21 %) et aujourd’hui (19 %), Marine Le Pen a perdu dix points si l’on regarde le niveau de confiance des Français. Elle perd du terrain dans toutes les catégories de la population: elle passe de 49 % de niveau de confiance à 27 % chez les ouvriers, de 39 % à 28 % chez les employés", précise le directeur du département politique et opinion d'Harris Interactive. 

Première opposante virtuelle

En outre, le pourcentage des personnes se disant "proches du FN" a chuté: il est passé de 13% environ en avril à 9%. Mais le phénomène est à relativiser car il s'inscrit dans un bouleversement général du paysage politique. 

Pour Bernard Sananes, les choses ont commencé à mal tourner avant même le premier tour. "Pendant tous les sondages de début de campagne, de novembre à février notamment, Marine Le Pen était donnée en tête. Après le premier tour on a constaté une érosion, avec un transfert d'électeurs vers Jean-Luc Mélenchon, et le départ de certains votants de la fonction publique. C'est un fait assez rare, en général la dynamique de campagne du FN est positive", note-t-il. Un phénomène qui s'est accentué après les législatives. 

"En s'installant au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen était virtuellement la première opposante à Emmanuel Macron. Mais elle n'a pas réussi à passer de force d'opposition à force d'alternance", conclut-il. 

Charlie Vandekerkhove