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Rassemblement national

Cogolin: 2 transfuges frontistes demandent la mise sous tutelle de la ville, gérée par le FN

Marc-Etienne Lansade, élu maire de Cogolin en 2014, est épinglé par d'anciens soutiens qui l'accusent d'endetter gravement la commune.

Marc-Etienne Lansade, élu maire de Cogolin en 2014, est épinglé par d'anciens soutiens qui l'accusent d'endetter gravement la commune. - JEAN-CHRISTOPHE MAGNENET / AFP

Deux élus frontistes, maintenant passés dans l'opposition, demandent la mise sous tutelle de la Ville. En cause, de supposés écarts et imprudences, si ce n'est des conflits d'intérêts, dans la gestion du maire FN, également proche de Marion Maréchal-Le Pen.

A Cogolin, dans le Var, la zizanie l'emporte désormais sur l'entente des édiles. La ville de 12.000 habitants est en proie à une grave scission entre anciens alliés frontistes arrivés au pouvoir lors des municipales de 2014. Deux anciens soutiens de Marc-Etienne Lansade, un proche de Marion Maréchal-Le Pen, sont depuis passés dans l'opposition et demandent au préfet rien de moins que la mise sous tutelle de la municipalité. Selon Anthony Giraud et Didier Monnin, le maire de 43 ans s'est rendu coupable de "dérives financières", rapporte Le Parisien.

Les deux dissidents dénoncent un "niveau d'endettement presque doublé en trois ans". Ainsi, selon eux, 11,5 millions de dettes auraient été contractés depuis l'arrivée à la mairie du Front national: "6,5 millions d'euros déjà engagés et 5 millions d'euros à venir", détaille le quotidien.

Des emprunts entachés d'illégalité?

Deux problèmes se posent, selon les opposants: la légitimité, voire l'illégalité des emprunts contractés. Didier Monnin accuse Marc-Etienne Lansade d'être "uniquement là pour faire fructifier ses affaires personnelles". Au cœur de la polémique se trouve un projet de construction d'un complexe immobilier situé en zone inondable, le Yotel.

Ensuite, les deux transfuges du FN dénoncent l'utilisation d'une partie de ces fonds pour combler le déficit de fonctionnement de la mairie, alors que "promesse de campagne oblige, les impôts ne peuvent être augmentés". La hausse des dépenses liées au fonctionnariat ou à la police municipale, ou encore le paiement de cachets pour "les concerts d'Hélène Ségara et Daniel Lévi", grèvent le budget et sont aussi pointés du doigt.

De son côté, la mairie s'inscrit en faux sur tous les points contestés. Marc-Etienne Lansade justifie ses initiatives par "des taux très bas". Une aubaine dont la ville aurait, selon lui, tort de se priver. Il fait aussi le pari d'un "retour sur investissement" des nouvelles constructions, dont une marina dont il espère qu'elle rapportera quelque "100 millions d'euros".

D. N.