Candidats FN "malgré eux": la curieuse défense de Philippot

Dans quatre villes de Seine-Maritime, 32 personnes affirment avoir été inscrites sans leur consentement sur des listes FN en vue des élections municipales. Le parti frontiste, par le biais de son vice-président, accuse le PS et l'UMP.

Ils sont inscrits sur des listes électorales à leur insu. 33 personnes affirment se trouver sur des listes estampillées Front national alors qu'elles ne souhaitaient pas y figurer. Quatre villes de Seine-Maritime sont concernées: Elbeuf, Lillebonne, Harfleur et Le Grand-Quevilly.

Dans cette dernière, ce sont vingt-deux candidats sur trente-cinq qui ont demandé leur retrait, selon le préfet de région et de la Seine-Maritime, Pierre-Henry Maccioni. La liste a donc été retirée par la préfecture.

Des candidats qui se disent trompés

Selon certains témoignages recueillis par les médias locaux, les militants du FN, chargés de recruter les candidats, ne se présentaient pas tout de suite comme appartenant au parti dirigé par Marine Le Pen. Une affaire qui fait tâche pour un FN en quête de respectabilité et qui a annoncé avoir des candidats dans environ 550 villes.

Certains "candidats" auraient donné leur signatures en pensant qu'ils allaient simplement permettre aux militants FN de se présenter. Mais ils ne comprenaient pas qu'ils allaient eux -mêmes figurer sur les listes.

Interrogé par BFMTV, un d'entre-eux affirme que l'on a "profité de [lui]". Une autre assure qu'elle n'a pas suffisamment analysé le document qu'un militant frontiste lui a demandé de signer: "Avec le recul, je me suis dit que j'aurais dû prendre le papier avant de le signer, l'étudier, et (...) dire [aux militants]de repasser éventuellement."

Le FN dénonce des "pressions politiques"

Le vice-président du Front national, Florian Philippot, a balayé ces accusations vendredi matin sur l'antenne de BFMTV. Critiquant une "caste" qui "enrage", le candidat à la mairie de Forbach a dénoncé une "polémique totalement artificielle".

"Il est évident que l'on ne peut pas être inscrit à 'l'insu de son plein gré' sur une liste du Front national aux élections municipales ou sur n'importe quelle liste d'ailleurs", a déclaré le dirigeant frontiste. Pour étayer ses propos, il a affirmé que les déclarations de candidatures se font via "un formulaire du ministère de l'intérieur, un formulaire 'Cerfa', extrêmement clair".

Selon Florian Philippot, ces défections sont dues à des "pressions politiques" exercées sur les candidats afin de les "inciter à se désinscrire". Le vice-président du FN affirme que son parti ne se laissera pas "distraire par le PS ou l'UMP" et a affirmé que des plaintes seraient déposées.

Le précédent Alzheimer

Des cas similaires de candidatures involontaires ont été rapportés jeudi à Orléans, dans le Loiret. Selon La République du Centre, un couple de nonagénaires, dont l'épouse est atteinte de la maladie d'Alzheimer, a été inscrit à son insu sur la liste du parti d'extrême droite menée par Philippe Lecoq.

Dans l'ensemble de la France, le FN présente environ 550 listes aux élections municipales des 23 et 30 mars, dans les villes de plus de 1.000 habitants.

M. K. avec AFP