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Rassemblement national

"Banania", "génocide blanc"... une centaine de candidats FN tiennent des propos racistes

Marine Le Pen a nommé un secrétaire national pour professionnaliser le parti.

Marine Le Pen a nommé un secrétaire national pour professionnaliser le parti. - AFP

Une centaine de candidats frontistes sur les 573 que présente le parti aux élections législatives sont passibles de tomber sur le coup de la loi après des propos tenus sur Twitter ou Facebook, selon une enquête du site Buzzfeed.

Il a été nommé pour faire le ménage dans les candidatures du Front national pour les législatives. Jean-Lin Lacapelle a été chargé d'écarter les cadres du FN aux législatives pour présenter un parti "dédiabolisé". Un dispositif insuffisant au regard de l'étude publiée par Buzzfeed (qui diffuse la liste intégrale des élus concernés) ce mardi. En épluchant les comptes Facebook et Twitter des 573 candidats qui vont concourir dimanche 10 juin, les journalistes du site ont repéré une centaine de profils qui comportent des mentions racistes, homophobes, antisémites et/ou islamophobes.

"Banania", "génocide blanc", "lobby juif", "connards de Français"... les dérapages sont multiples. Dans la deuxième circonscription du Haut-Rhin, Grégory Stich a publié une image montrant François Hollande et Manuel Valls portant une kippa avec écrit "le lobby juif n'existe pas". Pascal Prince, candidat dans la 15e circonscription du Nord qui déclare que "le Banania c'est très bon, eux (les étrangers, NDLR), mais il faut penser aux Français". Ou Claudie Cheyroux, candidate dans la première circonscription des Pyrénées-Atlantique, qui vante les richesses de l'Islam, soit "le viol, la pédophilie, la décapitation".

Racisme, homophobie, antisémitisme...

Un autre candidat FN, Stéphane Poncet, 6e circonscription du Rhône, partage un visuel montrant une personne noire avec de grosses lèvres roses profitant des prestations sociales... Ou Catherine Blein, candidate dans la 4e circonscription des Côtes-d’Armor qui estime que "toutes les occasions sont bonnes pour faire entrer l’homosexualité dans nos vies" après le discours du compagnon de Xavier Jugelé lors de l'hommage national rendu au policier tué sur les Champs-Elysées. Ou encore ce candidat qui diffuse sur Facebook les adresses de migrants car ce sont "peut-être des terroristes".

Reprenant des propos publics, qui ne sont donc pas révélés grâce au piratage des comptes des candidats frontistes, le site Buzzfeed met en évidence des propos passibles de tomber sous le coup de la loi. "On a des messages qui sont homophobes, on a par exemple un candidat qui partage un message qui dit que 'Pierre Bergé est une pédale', beaucoup de propos racistes, islamophobes", rappelle, sur France Info, Paul Aveline, journaliste chez Buzzfeed, citant un candidat qui disait vouloir "exterminer les Comoriens".

Procédure de validation

"Une fois dans les fédérations où nos chances de succès sont les meilleures, j'en profite pour voir quels sont les candidats proposés pour les circonscriptions aux législatives. Chacun me fait parvenir un dossier. Si le candidat est impeccable, on lance une procédure de validation par la commission d'investiture", assurait en septembre dernier au Figaro Jean-Lin Lacapelle, secrétaire national aux fédérations et à l'implantation du Front National. Et malgré ce processus de sélection, chaque élection pour le FN est l'occasion de redécouvrir ces "moutons noirs". Et ce, au plus haut niveau.

Lors de l'entre-deux-tours de la présidentielle, Marine Le Pen s'était mise en retrait de la présidence du Front national et avait cédé sa place à Jean-François Jalkh. Ce dernier avait été rapidement rattrapé par des propos négationnistes qui remettaient en question l'utilisation du gaz Zyklon B dans les campas d'extermination nazis. Il avait alors été écarté. 

J.C.