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Rassemblement national

Au bureau politique du FN, "Jean-Marie, on t'aime bien mais on en a marre"

Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen - ALAIN JOCARD - AFP

Après des débats houleux avec sa fille Marine Le Pen pour défendre sa cause, le fondateur du FN a été lâché, même par ses soutiens: au final seul trois membres du bureau politique ont voté contre (sur 44, 38 pour) une sanction.

Le bureau politique du FN au cours duquel Jean-Marie Le Pen a tenté, sans succès puisqu’il a été suspendu, de défendre sa cause a fait couler beaucoup d’encre depuis le début de la semaine. Surtout en raison de la virulence des attaques portée par le fondateur du parti sur sa fille, Marine Le Pen, actuelle présidente. L’Obs lève en grande partie le voile sur les échanges qui les a opposés dans le huis-clos à une quarantaine de personnes qui s’est tenu au siège du FN. En clair, raconte un cadre à l’hebdomadaire, "il a dit: 'je ferais ce que je veux'. Et elle: 'tu feras tout pour saboter mes campagnes, je ne peux pas partir à la présidentielle (de 2017) si tu me tires dans le dos'".

"Parce qu’il y avait des chambres à gaz à La Trinité?"

Et au milieu, quelques sorties remarquables. Quand Jean-Marie Le Pen, interrogé sur le "détail" des chambres à gaz, défend son point de vue en expliquant qu’il a connu l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Sa fille rétorque : "Parce qu’il y avait des chambres à gaz à La Trinité?" Sur ce sujet, les deux sont irréconciliables puisque Marine Le Pen a même évoqué devant les dirigeants du FN sa vie marquée par cette sortie paternelle: du lycée à ses débuts en politique en passant par son métier d’avocat.

De son côté, Jean-Marie Le Pen est opposé à la stratégie de dédiabolisation entamée par Marine Le Pen sous la houlette de Florian Philippot, l’influent numéro 2 et ennemi du fondateur du FN. Mais les échanges sont personnels: "On en est là à cause de ton ego surdimensionné!", jette la présidente du parti frontiste à son père. Et au final seul trois membres du bureau politique ont voté contre (sur 44, 38 pour) une sanction: Bruno Gollnisch, Alain Jamet et Jean-Marie Le Pen lui-même.

Même ses fidèles ont choisi le camp de Marine Le Pen. "Leur message c’était Jean Marie, on t’aime bien mais on en a marre", rapporte un présent à L’Obs. Le multiple candidat à la présidentielle refusera pourtant, malgré une tentative de Louis Aliot, de quitter la scène de lui-même. Un moment "terrible" à vivre, conclut Marine Le Pen alors que ce n’est peut-être que le début

S.A.