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Attaque à Paris: Marine Le Pen accuse l'exécutif de ne pas prendre "les mesures spécifiques"

Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, à Beaucaire le 16 septembre 2023

Marine Le Pen, leader du Rassemblement national, à Beaucaire le 16 septembre 2023 - Pascal GUYOT / AFP

L'ancienne candidate RN à la présidentielle appelle à "renforcer la loi sur la rétention de sûreté", prévue pour les anciens détenus présentant un risque important de récidive. Elle affirme que le gouvernement "ne prend pas la mesure de la multiplication des attentats terroristes" en France.

L'ancienne candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle Marine Le Pen accuse ce lundi 4 décembre sur France Bleu le gouvernement de ne pas prendre "les mesures spécifiques" pour combattre "l'idéologie islamiste", deux jours après l'attaque mortelle à Paris dont l'auteur avait fait allégeance au groupe État islamique.

"(Le gouvernement) ne prend pas la mesure de la multiplication des attentats terroristes" en France, estime-t-elle.

"Nous sommes confrontés à la montée en puissance depuis des années d'une idéologie totalitaire qui est l'idéologie islamiste et il ne me semble pas que les mesures spécifiques soient prises d'abord pour traiter ceux qui partagent cette idéologie et dont des dizaines vont sortir de prison en restant radicalisés donc potentiellement pouvant repasser à l'acte et pour éradiquer cette idéologie dans l'ensemble des secteurs de notre société", estime-t-elle.

"Renforcer la loi sur la rétention de sûreté"

La leader du RN appelle à agir pour mieux prévenir, selon elle, les attentats. Pour cela, elle estime qu'il faudrait "renforcer la loi sur la rétention de sûreté", après l'attaque survenue samedi soir à Paris.

"Il faut réfléchir peut-être à renforcer la loi (...) sur la rétention de sûreté qui permet d'avoir un contrôle beaucoup plus ferme, voire même à laisser en prison ceux qui sont particulièrement dangereux", affirme-t-elle.

En France, la loi sur la rétention de sûreté est une procédure visant à permettre le placement dans un centre socio-médico-judiciaire de sûreté les détenus ayant purgé leur peine, mais présentant un risque important de récidive.

Bardella dénonce des "drames qui se répètent"

Le président du RN Jordan Bardella a déjà appelé à "rouvrir le débat sur la rétention de sûreté" dimanche au micro de BFMTV.

"À partir du moment où vous êtes incarcéré pour des faits liés au terrorisme ou à des projets d'attentat et que vous êtes islamiste, par définition, je pense qu'à l'issue de votre peine, on doit réévaluer votre dangerosité et si vous représentez encore une menace pour la sécurité nationale, alors vous restez en prison", a-t-il estimé.

"Je déplore que les drames se répètent les uns après les autres avec systématiquement les mêmes situations, les mêmes individus, les mêmes profils", a également dénoncé Jordan Bardella.

L'assaillant en garde à vue

Samedi, un touriste germano-philippin est mort et deux personnes ont été blessées après une attaque au couteau et au marteau, entre les 15e et 16e arrondissements de Paris.

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L'assaillant a été interpellé et se trouve en garde à vue. Il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, après un projet d'action violente à la Défense, en 2016. Il était sorti de prison en 2020, après quatre ans de détention.

Avant l'attaque de samedi soir, il a fait allégeance au groupe État islamique dans une vidéo, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.

Juliette Desmonceaux