Appel à la démission et à la dissolution: Marine Le Pen ressort la vieille rengaine FN

Marine Le Pen a réclamé mardi la démission du gouvernement et une dissolution de l'Assemblée nationale, sortant de son chapeau une nouvelle fois cette vieille rengaine utilisée depuis longtemps par son père.

Marine Le Pen a demandé, mardi, la démission du gouvernement de Manuel Valls et une dissolution de l'Assemblée nationale, après le recours par l'exécutif à l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la loi Macron.

Une déclaration prévisible tant la présidente du Front national se saisit de chaque occasion pour faire ce type de demande. Depuis l'élection de François Hollande en 2012, le FN a déjà appelé à plusieurs reprises à la démission du gouvernement et la dissolution de l'Assemblée nationale en s'appuyant sur les mauvais sondages, une défaite électorale, l'affaire Leonarda ou l'affaire Cahuzac.

Elle demande ainsi régulièrement de remettre "le pouvoir entre les mains du peuple". La preuve en images:

Au lendemain de l'aveu de Jérôme Cahuzac , le 3 avril 2013, Marine Le Pen faisait mine de s'interroger: "Que faire d'autre si ce n'est d'organiser à nouveau des élections?". Et d'ajouter qu'il fallait que: "le peuple français puisse s'exprimer et puisse à nouveau tenter de créer un lien de confiance avec une classe politique nouvelle si possible." Sous-entendu, la "classe politique nouvelle", c'est nous.

Le FN, spécialiste de l'appel à démissionner

Cette vieille recette lui vient de son père. Le Front National s'est en effet fait une spécialité de réclamer des démissions et dissolutions. Ainsi, depuis François Mitterrand jusqu'à François Hollande, Jean-Marie puis Marine Le Pen ont demandé le départ de tous les Présidents de la République, rappelait France info en septembre dernier.

Jean-Marie Le Pen avait appelé en 1992 à la démission de François Mitterrand alors que la cote de popularité du duo Mitterrand-Cresson était au plus bas. Jacques Chirac était la cible d'un même appel au moment de la victoire de la gauche plurielle en 1997 ou après la victoire du non au référendum européen de 2005. En juillet 2010, en pleine affaire Bettencourt-Woerth, Marine Le Pen alors vice-président du parti à la flamme réclamait la démission Nicolas Sarkozy arguant là encore d'un "lien de confiance" rompu avec les Français.

La petite nouveauté est désormais que Marine Le Pen se dit prête à prendre la tête du gouvernement et à cohabiter avec le Président. Son père, lui, n'avait jamais vu le FN comme un parti de gouvernement.

Mais si le FN entrait au gouvernement, qui lui succéderait pour appeler à démission du Premier ministre?

Karine Lambin