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Rassemblement national

Affaire des assistants d'eurodéputés: Aliot dénonce "un acharnement judiciaire" avant le procès des cadres du RN

À quelques mois du procès qui l'attend aux côtés de Marine Le Pen et 25 autres personnes, le maire RN de Perpignan revient sur les soupçons qui pèsent sur son parti concernant la mise en place d'un système d'assistants d'eurodéputés travaillant en réalité pour le parti.

"En général, l'attaché parlementaire d'un député, il fait de la politique. Il ne fait pas le jardin, il ne fait pas des grillades". La déclaration est signée Louis Aliot. Invité de BFMTV-RMC, le maire Rassemblement national de Perpignan défend son parti, à quelques mois du début d'un procès le concernant lui, mais aussi Marine Le Pen, son père Jean-Marie et 24 autres personnes, ainsi que le parti d'extrême droite en tant que personne morale.

Les magistrats soupçonnent le Rassemblement national (RN) d'avoir "de manière concertée et délibérée" mis en place un "système de détournement" des enveloppes (21.000 euros mensuels) allouées par l'Union européenne à chaque député pour rémunérer des assistants parlementaires.

Ces derniers auraient travaillé en réalité tout ou partie pour le RN, lui permettant ainsi des économies substantielles de salaires. Le Parlement européen, partie civile, avait évalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d'euros pour les années 2009 à 2017.

"Du travail parlementaire et politique"

Sur BFMTV-RMC, Louis Aliot insiste sur l'aspect "politique" des missions d'un attaché parlementaire. Lequel "n'est pas un fonctionnaire européen", estime-t-il, avant de prôner une "règle simple, en référence à celle ayant cours à "l'Assemblée nationale française": "quand vous êtes assistant parlementaire vous faites du travail parlementaire et politique."

"Les Français ne sont pas dupes", veut croire l'édile, anciennement député européen entre 2014 et 2017. "Ça fait maintenant presque 10 ans que cette enquête se déroule (...) Et ça ne m’a pas empêché d’être élu successivement député national et maire", avance-t-il. "Je pense que les Français ont compris qu’aujourd’hui, il y avait un acharnement judiciaire à l’encontre d’un certain nombre de personnalités."

Au total, ce sont 11 personnes ayant été élues eurodéputés sur des listes Front national (rebaptisé RN depuis), 12 autres ayant été leurs assistants parlementaires, ainsi que quatre collaborateurs du parti qui doivent être jugés à partir du 30 septembre jusqu'au 27 novembre par le tribunal correctionel de Paris.

Outre les personnalités déjà citées, l'ex-numéro 2 du parti Bruno Gollnisch, le vice-président exécutif de Reconquête! Nicolas Bay, l'ex-trésorier du FN Wallerand de Saint-Just ou encore le député et porte-parole du RN Julien Odoul, font également partie des prévenus.

Bayrou relaxé au "bénéfice du doute", dix autres personnes condamnées

L'automne dernier, c'est le dirigeant centriste du MoDem, François Bayrou, qui avait dû répondre devant la justice pour une affaire d'emplois présumés fictifs au Parlement européen.

François Bayrou a été relaxé "au bénéfice du doute" - le parquet de Paris a fait appel - mais dix autres cadres et élus de son parti parmi lesquels cinq anciens eurodéputés dont Jean-Luc Bennahmias ou encore l'ancien sénateur et garde des Sceaux Michel Mercier, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis, des amendes et des peines d'inéligibilité.

Le parti de François Bayrou a été condamné à une amende de 300.000 euros pour complicité et recel de détournement de fonds publics.

Baptiste Farge