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Frappes en Syrie: "Une première étape, elle sera insuffisante", dit Le Maire

Bruno Le Maire, ce dimanche, depuis le Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).

Bruno Le Maire, ce dimanche, depuis le Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). - BMFTV

REACTIONS - C'est la principale information du jour: la France a mené ses premières "frappes" aériennes contre Daesh en Syrie, au nom de la légitime défense, a annoncé François Hollande ce dimanche. Tour d'horizon des principales réactions politiques.

La France a mené ses premières "frappes" aériennes contre Daesh en Syrie, au nom de sa "sécurité nationale" et après deux semaines de vols de reconnaissance au-dessus du territoire syrien, a annoncé dimanche l'Elysée dans un communiqué. Tour d'horizon des principales réactions politiques glanées ce dimanche.

Bayrou: "Ne pas s'arrêter à des seules frappes aériennes"

Le président du MoDem, François Bayrou, a exprimé dimanche, lors de son discours de clôture des universités de rentrée du MoDem à Guidel, dans le Morbihan, sa "solidarité" après les frappes françaises en Syrie, en estimant qu'il y aura "des décisions encore plus importantes à prendre".

"Ce terrorisme-là, cette volonté d'écraser tout ce qu'il y a de divers, d'humain, de libre, mérite en effet que nous unissions nos forces contre ces exactions", a-t-il lancé. "Cela exige une double solidarité, entre Nations et forces qui veulent réduire le pire du pire, et solidarité à l'intérieur de notre pays entre les sensibilités différentes qui animent le débat démocratique français", a-t-il fait valoir devant plusieurs centaines de militants du MoDem.

"Cette solidarité, je crois qu'elle ne devra pas s'arrêter à des seules frappes aériennes, il y aura un jour des décisions encore plus importantes à prendre", a souligné François Bayrou. "Je souhaite que le climat d'union nationale, qui je n'en doute pas va s'exprimer aujourd'hui, soit le jour de ces décisions aussi présent et actif, quels que soient ceux qui à cette époque seront en charge des destinées de la France".

Le Maire réclame une "vraie coalition internationale"

Depuis le Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), Bruno Le Maire a réclamé "une initiative de la France, à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies, pour constituer une vraie coalition internationale".

"Je continue à réclamer une initiative de la France, à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies, pour constituer une vraie coalition internationale, avec les pays de la région, l'Egypte, la Turquie, l'Arabie saoudite, la Jordanie, avec des Etats européens et avec un soutien américain pour pouvoir nous débarrasser définitivement de Daesh", a déclaré le députe du parti Les Républicains de l'Eure.

"Ne faisons pas croire aux Français que des frappes aériennes suffirons à nous débarrasser de la menace islamiste, cela n'est pas vrai", a poursuivi Bruno Le Maire. "C'est une première étape, elle sera insuffisante".

Fillon: "C'est mieux de frapper l'Etat islamique que de ne rien faire"

"Oui, je soutiens (les frappes) parce que c'est mieux de frapper l'Etat islamique que de ne rien faire. Mais comme j'ai eu l'occasion de le répéter maintes et maintes fois, ce sont des frappes qui n'auront pas d'effet significatif sur la puissance de cet Etat islamique et sur l'expansion de cette organisation", a déclaré François Fillon dans BFM Politique ce dimanche.

Interrogé sur l'initiative de Vladimir Poutine, le député LR de Paris a affirmé qu'il défendait depuis "un an et demi" une telle idée. L'ancien chef du gouvernement a soutenu l'idée d'une association avec le régime de Bachar el-Assad pour régler la question syrienne.

"Quand on a sur le terrain deux forces qui s'opposent, le régime de Bachar el-Assad et en face l'Etat islamique et ses affidés, on est bien obligé de choisir son camp (...) Si on veut combattre l'Etat islamique sur le terrain, il faut le combattre avec l'autre camp", a-t-il estimé.

L'Etat islamiste représente aujourd'hui "une menace pour la paix du monde", comme autrefois "le nazisme".

Solère regrette qu'"Hollande ne prenne pas d'initiative diplomatique"

"Je regrette que François Hollande ne prenne pas d'initiative diplomatique et que la voix de la France soit si faible", a déclaré dimanche Thierry Solère depuis le Pavillon Baltard, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). "On n'arrivera pas [à limiter la prolifération de l'Etat islamique] autrement que par une intervention au sol (…) d'une grande coalition internationale, avec les pays de la zone, les pays du Golfe, avec la Russie".

"On ne doit pas faire du départ de Bachar al-Assad un préalable, même s'il est lui-même un dictateur qui opprime son peuple", a ajouté le députés Les Républicains des Hauts-de-Seine. "Je regrette que la voix de la France soit si peu entendue sur la scène internationale à ce sujet, alors que nos intérêts stratégiques sont de toute évidence mis en cause, avec du terrorisme à l'intérieur de notre pays et les vagues migratoires considérables que nous voyons en Europe", a-t-il conclu.

Marine Le Pen critique "le temps perdu" par le gouvernement

"Je ne vais sûrement pas lui accorder un satisfecit, pour une raison simple, c'est:'que de temps perdu'", a déclaré Marine Le Pen, interrogée dimanche lors de l'émission "Le Grand Jury" RTL/Le Figaro/ LCI. "Dès le début, le Front national a réclamé qu'en accord avec le gouvernement syrien, on puisse intervenir en Syrie, car c'est en Syrie que Daech développait son organisation logistique. On a perdu des années très précieuses".

Selon la présidente du FN, "il faut maintenant (…) se mettre autour de la table la Russie, le gouvernement de Bachar al-Assad, car on ne peut pas intervenir sur le territoire syrien sans bien entendu coordonner ses efforts avec (ce) gouvernement". "La responsabilité d'un politique, c'est de déterminer quel est le moindre mal. Le moindre mal, c'est Bachar al-Assad. Le grand danger gigantesque pour la France, pour le monde, c'est le développement de Daech".

Marine Le Pen a réaffirmé ne pas être "pour une intervention au sol", faute pour la France d'en avoir les "capacités". "Il faut demander au gouvernement syrien ce dont il a besoin. Il faut se mettre autour d'une table avec les états-majors militaires pour savoir quel pays doit apporter quoi, dans quelles circonstances".

Coquerel: "Il n'y a aucun accord de l'ONU"

"C'est fait en dehors de tout cadre, d'accord de l'ONU", a dénoncé dimanche Eric Coquerel, coordinateur politique du Parti de gauche, interrogé par BFMTV au sujet des premières frappes aériennes menées par la France en Syrie.

"On condamne et je me demande si tout cela n'est pas en lien avec les échecs en politique intérieure de François Hollande", a ajouté la tête de liste du Parti de gauche aux élections régionales en Ilde-France. "On bombarde la Syrie pour mieux faire oublier que le chômage continue d'augmenter dans le pays".

C. P.