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François Hollande se donne deux ans pour réussir

Le président François Hollande

Le président François Hollande - -

Le président François Hollande s'est donné, dimanche soir sur TF1, deux ans pour « redresser la France », l'exécutif tablant sur une prévision de croissance inférieure à 1%, sans doute 0,8% pour 2013.

Le changement, c'est dans deux ans. L'intervention du chef de l'État sur TF1 était attendue. François Hollande, qui bat des records d'impopularité quatre mois à peine après son élection, a détaillé les principales mesures et a fixé le cap pour les prochains mois. Pour faire face à la crise, il a notamment réclamé un effort aux ménages et aux entreprises. La taxe exceptionnelle de 75% sera appliquée aux très hauts revenus sans exception, a précisé le chef de l'État. Il a précisé que les PME seraient « pour l'essentiel préservées ».
Le président a dit comprendre les « inquiétudes » des Français. « J'entends bien les impatiences. Je suis en situation de combat », a-t-il dit. Il a déploré une « croissance qui s'est effondrée depuis déjà plusieurs mois puisqu'elle sera à peine supérieure à 0 pour l'année 2012 ». François Hollande a dit avoir « demandé au gouvernement d'établir le budget 2013 en fonction d'une prévision réaliste de croissance, qui sera donc inférieure à 1%, sans doute 0,8% ».
Le chef de l'Etat n'a pas exclu l'idée d'une hausse de la CSG et évoqué des « prélèvements écologiques » afin de trouver des ressources « qui puissent se substituer aux prélèvements sur le travail ». François Hollande a par ailleurs donné aux partenaires sociaux jusqu'à la fin de l'année pour trouver un « compromis historique » sur la réforme du travail. Sinon, a-t-il dit, « l'Etat prendra ses responsabilités ».

Croissance et fiscalité

La croissance sera « à peine supérieure à zéro en 2012 », a expliqué François Hollande qui doit, pour le budget 2013, trouver 30 milliards d'euros. Il y a aura 10 milliards d'économies et 20 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises et les ménages.
La taxation à 75% durera au moins deux ans : le président a confirmé la taxe à 75% sur les plus hauts revenus, à partir d'un million d'euros. Comme on lui demandait s'il y aurait des exceptions pour les artistes ou footballeurs, alors que le taux de 75% a suscité la polémique, le chef de l'Etat a répondu : « Non, pas d'exception ». Il a ajouté que la disposition serait exceptionnelle aussi dans le temps, prenant place dans « l'agenda du redressement » en deux ans qu'il a fixé.

La bataille de l'emploi

« J'accélère » sur l'emploi et « il y a d'ores et déjà une bataille qui est engagée » a détaillé François Hollande. Il a évoqué les emplois d'avenir qui doivent concerner 100 000 jeunes en 2013, ainsi que la négociation rapide sur la question des contrats de génération.
Le président a demandé aux partenaires sociaux de trouver un compromis sur la réforme du marché du travail « pour que les salariés soient davantage protégés mais que les entreprises puissent s'adapter ».
Le chef de l'État a plaidé pour « un système plus souple et en même temps plus protecteur. Un accord qui doit être gagnant-gagnant ». Date butoir pour ces négociations : la fin de l'année 2012. L'ensemble de ces mesures doit permettre d'inverser la courbe du chômage d'ici un an.

L'affaire Bernard Arnault

Interrogé sur les intentions du patron de LVMH, François Hollande a estimé que « Bernard Arnault aurait dû bien mesurer ce que signifiait son choix » de demander la nationalité belge. « Beaucoup de Français ont pensé qu'il abandonnait cette nationalité. Il vient de faire la correction qui s'imposait ». Il a également lancé un « appel au patriotisme » alors que la période est « difficile ».

Un président en « première ligne »

François Hollande a également voulu imprimer son style et répondre aux critiques le jugeant pas assez actif. Le président de la République se veut « en première ligne ». Il a également expliqué qu'il assumerait « toute la responsabilité » de l'action menée et à venir. Le chef de l'État est également revenu sur ses relations avec Jean-Marc Ayrault, son Premier ministre, « un homme sérieux », qui doit « faire travailler le gouvernement dans le cadre qu'il a fixé ».

La rédaction avec agences