BFMTV
Politique

François Hollande face aux défis de l'économie et de l'emploi

François Hollande affronte une situation difficile en France sur les fronts économique, budgétaire et de l'emploi mais diffère à l'après-législatives une partie des réponses, après avoir multiplié les gestes en faveur de l'électorat. /Photo prise le 1er j

François Hollande affronte une situation difficile en France sur les fronts économique, budgétaire et de l'emploi mais diffère à l'après-législatives une partie des réponses, après avoir multiplié les gestes en faveur de l'électorat. /Photo prise le 1er j - -

PARIS (Reuters) - François Hollande affronte une situation difficile en France sur les fronts économique, budgétaire et de l'emploi mais diffère à...

PARIS (Reuters) - François Hollande affronte une situation difficile en France sur les fronts économique, budgétaire et de l'emploi mais diffère à l'après-législatives une partie des réponses, après avoir multiplié les gestes en faveur de l'électorat.

Le chômage poursuit sa hausse et se situe à son plus haut niveau depuis 1999, a confirmé jeudi l'Insee. La pente actuelle des comptes publics menace de faire dérailler les engagements de réduction du déficit, et les enquêtes avancées signalent une contraction de l'activité d'une ampleur sans précédent depuis 2009 dans l'industrie.

Pour l'heure, seules les "bonnes nouvelles" ont été annoncées, telles la hausse de l'allocation de rentrée scolaire et l'adoucissement de la réforme des retraites. L'ampleur de l'augmentation du salaire minimum sera elle annoncée avant la conférence sociale des 9 et 10 juillet.

Folie!, accuse la droite à quelques jours du premier tour des législatives, pour lesquelles les sondages annoncent une victoire de la gauche, agitant la menace d'une hausse d'impôts plus importante que celle annoncée par François Hollande pendant la campagne présidentielle.

"En un mois le gouvernement a dépensé 20 milliards là où on aurait dû au contraire économiser beaucoup d'argent pour revenir à l'équilibre des comptes publiques", a déclaré jeudi l'ancien Premier ministre François Fillon sur Europe 1, reprenant un chiffre contesté du député UMP Gilles Carrez, annoncé avant que les arbitrages sur les retraites ou le smic soient connus.

"CHANGER DE POLITIQUE"

Le ministre des Finances, Pierre Moscovici, a déclaré mercredi qu'en l'absence de mesures nouvelles le déficit public dépasserait largement l'engagement français de le ramener de 5,2% du PIB fin 2011 à 4,5% fin 2012 et 3,0% fin 2013.

"Si on ne faisait rien, ce serait 5% en 2012, 4,2% en 2013, ça ne passerait pas. Nous ferons 4,5% en 2012, nous ferons 3% en 2013%", a-t-il dit, répétant que le gouvernement attendait l'audit des comptes publics publié fin juin par la Cour des comptes pour préciser les futures mesures.

Le spectre d'un décalage de 0,5 point de PIB du déficit cette année signifierait la nécessité de trouver rapidement une dizaine de milliards d'euros sur les recettes ou les dépenses.

Pierre Moscovici a précisé lundi à Bruxelles que le gouvernement respecterait ses engagements "sans mesure d'austérité", réclamant le droit pour la France d'y parvenir par ses propres "voies et moyens", sans précision.

Cette formulation, volontairement vague pour ne pas effrayer l'électorat, a donné des munitions à la droite pour dénoncer un "matraquage fiscal" imminent, des soupçons alimentés par la première secrétaire du PS Martine Aubry.

"Bien sûr, il faut gérer, mais il faut d'abord faire entrer des impôts complémentaires", a-t-elle dit avant de préciser qu'elle s'inscrivait dans le cadre du programme présidentiel.

"C'est une réforme de justice qui ne touchera pas les classes moyennes et les classes populaires, qui touchera les plus privilégiés, les revenus du capital qui doivent être fiscalisés comme les revenus du travail, remettre des tranches d'impôt sur l'ISF, aider les PME", a-t-elle déclaré mercredi après avoir rencontré François Hollande.

LE PATRONAT INQUIET

Les organisations patronales alertent quant à elles les autorités sur la situation difficile des entreprises, et critiquent les coûts engendrés par les futures hausses du smic et des cotisations patronales pour financer une partie du retour partiel de la retraite à 60 ans.

"La Confédération des PME s'inquiète d'une réforme prise à contre-courant des politiques menées par nos voisins européens alors même que la situation des finances publiques françaises n'est pas meilleure. Il est à craindre que le retour à la réalité ne soit douloureux", estime la CGPME dans un communiqué.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a pour sa part déclaré mercredi que "la situation économique se dégrade", en expliquant que "depuis un mois, nous notons un affaiblissement des carnets de commande de nos entreprises, une dégradation, une fragilisation des trésoreries".

"Depuis un mois? Pourquoi pas depuis trois semaines ?", lui a répondu le ministre du Travail, de l'Emploi et du Dialogue social, Michel Sapin, jeudi sur France Info.

"Oui, la situation économique n'est pas bonne, oui la situation de l'emploi n'est pas bonne, au fond, c'est bien pour ça que les Français ont voulu changer de président de la République", a-t-il ajouté, appelant à doter la gauche d'une majorité aux législatives "pour pouvoir changer de politique".

Jean-Baptiste Vey, avec Sophie Louet, édité par Yves Clarisse