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François Fillon dénonce l'usage de la violence en Tunisie

Le Premier ministre François Fillon a rompu jeudi avec la prudence observée jusqu'à lors par le gouvernement, dénonçant le recours "disproportionné" à la violence face à la contestation du pouvoir en Tunisie. Une vingtaine de civils ont été tués depuis le

Le Premier ministre François Fillon a rompu jeudi avec la prudence observée jusqu'à lors par le gouvernement, dénonçant le recours "disproportionné" à la violence face à la contestation du pouvoir en Tunisie. Une vingtaine de civils ont été tués depuis le - -

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre François Fillon a haussé le ton jeudi vis-à-vis des autorités tunisiennes, dénonçant l'utilisation...

LONDRES (Reuters) - Le Premier ministre François Fillon a haussé le ton jeudi vis-à-vis des autorités tunisiennes, dénonçant l'utilisation "disproportionnée" de la violence face à la vague de contestation du pouvoir.

Il s'agit de la première réaction critique du gouvernement français à l'égard de Tunis alors que le dernier bilan officiel de civils tués est de 23 morts depuis le début des manifestations, il y a près d'un mois.

"Nous sommes extrêmement préoccupés par cette situation et par la violence qui s'est développée depuis quelques jours", a déclaré François Fillon lors d'une visite officielle à Londres.

"Nous appelons instamment l'ensemble des parties à faire preuve de retenue et à choisir la voie du dialogue", a-t-il ajouté. "On ne peut pas continuer dans cette utilisation disproportionnée de la violence. Le gouvernement français fait beaucoup d'efforts pour convaincre le gouvernement tunisien de s'engager dans cette voie (du dialogue)."

L'opposition de gauche a vivement critiqué la prudence de l'exécutif français, qui, à l'instar de la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, avait jusqu'à présent refusé de se poser en "donneur de leçons" à la Tunisie.

La ministre avait évoqué des "mouvements sociaux" et proposé l'aide de la France en matière de maintien de l'ordre.

Dominique de Villepin a estimé mercredi dans un communiqué que Paris avait la "responsabilité particulière" de "prévenir du risque d'un engrenage de la violence, de la radicalisation et de la répression qui déstabiliserait gravement la Tunisie, le Maghreb et la Méditerranée".

"Il s'agit de la traduction d'un désespoir face à une situation sociale et politique bloquée, qui s'exprime au prix du sacrifice de leur propre vie", a dit l'ancien Premier ministre en faisant référence aux manifestants.

Un collectif d'associations et de partis politiques de gauche et d'extrême gauche, parmi lesquels le Parti communiste et Europe Ecologie-Les Verts, appelle à manifester samedi à 14h00 à Paris en solidarité avec le peuple tunisien et pour "faire changer de position le gouvernement français", qu'il accuse de complicité avec le régime de Ben Ali.

"Nous demandons que la France adopte une position forte de condamnation de la répression inacceptable", a déclaré jeudi le premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry.

Les Tunisiens "se battent pour plus de justice sociale et pour plus de liberté et je voudrais redire devant vous le soutien et solidarité de tout le Parti socialiste au peuple tunisien", a-t-elle ajouté lors de ses voeux à la presse.

Patrick Vignal et Laure Bretton, édité par Yves Clarisse