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François Fillon dément toute divergence avec Nicolas Sarkozy

François Fillon a démenti la moindre divergence ou rivalité avec Nicolas Sarkozy au moment où des médias se font à nouveau l'écho de tensions présumées entre les deux têtes de l'exécutif depuis la débâcle de la majorité présidentielle aux élections région

François Fillon a démenti la moindre divergence ou rivalité avec Nicolas Sarkozy au moment où des médias se font à nouveau l'écho de tensions présumées entre les deux têtes de l'exécutif depuis la débâcle de la majorité présidentielle aux élections région - -

PARIS - François Fillon a démenti la moindre divergence ou rivalité avec Nicolas Sarkozy au moment où des médias se font à nouveau l'écho de...

PARIS (Reuters) - François Fillon a démenti la moindre divergence ou rivalité avec Nicolas Sarkozy au moment où des médias se font à nouveau l'écho de tensions présumées entre les deux têtes de l'exécutif depuis la débâcle de la majorité présidentielle aux élections régionales.

Fait inédit, le Premier ministre a tenu à faire "une mise au point solennelle" lors de la séance des questions d'actualité au Sénat pour balayer des "rumeurs" qui visent selon lui à déstabiliser le pouvoir.

"Je ne le laisserai pas faire", a-t-il dit.

"Tout ce que vous avez pu lire depuis dimanche soir sur mes relations avec le président de la République est faux et relève de la manipulation", a-t-il déclaré en réponse à une question du président du groupe UMP au Sénat, Gérard Longuet, sur la poursuite des réformes.

"Nouvelle rivalité entre M. Sarkozy et M. Fillon", titre jeudi Le Monde en "Une".

Plusieurs enquêtes, dont un sondage TNS-Sofres publié mercredi, soulignent un plébiscite de l'électorat de droite en faveur du Premier ministre au détriment de Nicolas Sarkozy, dont le style et les choix politiques sont mis en doute jusque dans sa majorité depuis la déroute électorale de l'UMP.

Selon TNS-Sofres, 52% des personnes interrogées préfèrent que François Fillon soit le candidat de la droite à l'élection présidentielle de 2012 plutôt que Nicolas Sarkozy (28%).

DIVERGENCES SUR LE REMANIEMENT

Mais si elle agace à l'Elysée, cette popularité au zénith n'est pas la seule cause des crispations qu'ont cru discerner les médias ces derniers jours.

Le remaniement gouvernemental intervenu lundi au lendemain du second tour des élections régionales a opposé les deux hommes, confirme-t-on de sources gouvernementales.

François Fillon, qui plaidait pour une refonte en profondeur de son équipe en vue d'une action au long cours jusqu'en 2012, n'a pas été entendu par Nicolas Sarkozy, qui a opté pour un remaniement "technique".

Le chef de l'Etat entend procéder à des ajustements plus importants au terme de la réforme des retraites, qu'il a promise dans les six mois, scénario qui serait de nature à menacer la pérennité du bail du Premier ministre à Matignon.

L'ovation réservée à François Fillon par les députés UMP lors d'une réunion mardi à l'Assemblée a pu heurter à l'Elysée, en regard des critiques que les élus de la majorité n'hésitent plus à formuler contre la stratégie présidentielle.

Le Premier ministre, chef de la majorité, s'est par ailleurs prévalu lors de cette séance-exutoire de sa légitimité parlementaire, alors que l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy a bouleversé les équilibres institutionnels de la Ve République.

La confusion qui a entouré l'annonce du report sine die de la taxe carbone a également brouillé le message de l'exécutif. Interprété comme un renoncement, l'argumentaire de François Fillon mardi devant les députés UMP a dû être doublé d'une mise au point de ses services le jour même.

Dernier épisode en date, l'annulation de l'intervention du Premier ministre prévue mercredi à 20H00 sur TF1.

Plusieurs versions s'affrontent.

LOYAL JUSQU'AU BOUT

Selon Le Figaro, Nicolas Sarkozy a demandé mercredi, avant le conseil des ministres, à François Fillon de renoncer à sa prestation pour ne pas parasiter sa déclaration solennelle de la mi-journée sur les suites des élections régionales.

Matignon a avancé que le chef du gouvernement devait préparer les "exercices parlementaires" de la semaine prochaine, notamment un séminaire avec les élus UMP et du Nouveau Centre.

Plusieurs sources gouvernementales interrogées par Reuters ont démenti que l'atmosphère ait été glaciale entre les deux hommes durant le conseil des ministres, comme le rapportent certains médias.

"Il n'y a pas de divergence et encore moins de rivalité entre le président de la République et moi", a dit François Fillon au Sénat.

"Il ne peut pas y en avoir parce que ce qui est en cause, c'est la cohérence du gouvernement de la France et c'est donc l'intérêt national", a-t-il souligné.

Avant de conclure: "Depuis trois ans, j'ai été loyal au président de la République, je le suis et je le resterai".

Sophie Louet, édité par Yves Clarisse