BFMTV
Politique

François Fillon assume ses "différences" avec Nicolas Sarkozy

François Fillon déclare assumer ses "différences" avec Nicolas Sarkozy et condamne les déclarations de certains membres de la majorité ou de ministres qui font de la "surenchère" sur la sécurité. /Photo prise le 26 août 2010/REUTERS/Charles Platiau

François Fillon déclare assumer ses "différences" avec Nicolas Sarkozy et condamne les déclarations de certains membres de la majorité ou de ministres qui font de la "surenchère" sur la sécurité. /Photo prise le 26 août 2010/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS (Reuters) - François Fillon a dit lundi assumer ses "différences" avec Nicolas Sarkozy et condamné les déclarations de certains membres de la...

PARIS (Reuters) - François Fillon a dit lundi assumer ses "différences" avec Nicolas Sarkozy et condamné les déclarations de certains membres de la majorité ou de ministres qui font de la "surenchère" sur la sécurité.

Le Premier ministre, qui s'exprimait sur France Inter alors que la polémique sur les démantèlements de camps de Roms et la déchéance de nationalité pour certains délinquants continue à faire rage, n'a pas chercher à présenter un tableau sans nuage.

"Il y a des différences, naturellement, il y en a dans nos caractères", a-t-il déclaré.

"Je les assume simplement parce que je pense qu'il faut qu'on ait des débats qui sont des débats sereins et personne ne croirait qu'il ne puisse pas y avoir entre nous des débats sur tel ou tel sujet, ce ne serait pas crédible", a-t-il ajouté.

Interrogé sur le discours prononcé fin juillet par Nicolas Sarkozy à Grenoble, où le président a annoncé un tour de vis sécuritaire qui a déclenché un tollé dans l'opposition et une partie de la majorité, ainsi que des critiques internationales, François Fillon a admis qu'il n'aurait pas utilisé ces mots.

"Chacun a sa sensibilité et sa façon de faire les choses", a déclaré le Premier ministre avant de souligner qu'il était totalement solidaire des annonces faites.

"Les décisions qui ont été annoncées par le président de la République à Grenoble, que nous avions d'ailleurs arbitrées ensemble dans des réunions préparatoires, je les mets en oeuvre et je les mets en oeuvre sans aucun état d'âme."

"Il n'y a pas de discours de stigmatisation (à l'égard des Roms-NDLR) c'est une politique qui respecte la loi", a-t-il ajouté en déclarant que "15% de la délinquance aujourd'hui à Paris est le fait de jeunes Roumains".

"DES PROPOS QUE JE N'AI PAS ACCEPTÉS"

Il s'est toutefois élevé contre la "surenchère" dans laquelle se sont engagés sur ce dossier certains membres de la majorité, voire certains ministres de son gouvernement.

"Il y a eu dans mon camp un certain nombre de propos que je n'ai pas acceptés", a-t-il expliqué.

Il s'en est pris au ministre de l'Industrie Christian Estrosi, qui a proposé de sanctionner les maires qui ne respecteraient pas leurs obligations en matière de lutte contre la délinquance.

"Ce n'est pas à l'Etat de sanctionner les maires", a-t-il dit. "Donc je suis un peu surpris de ces paroles."

Le Premier ministre n'en a pas moins fustigé ceux qui, à droite, critiquent le gouvernement, comme l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin lorsqu'il a qualifié de "honte" la politique du gouvernement à l'égard des Roms.

"Ces formules grandiloquentes ne sont pas le signe d'une grande force de caractère", a-t-il tranché.

Quant au ministre de la Défense Hervé Morin, qui a critiqué dimanche la politique sécuritaire du gouvernement, François Fillon lui a rappelé qu'il était membre du gouvernement.

"On aura l'occasion d'en parler", a-t-il dit, allusion au remaniement gouvernemental prévu pour octobre et pour lequel il semble personnellement très serein.

"Ça fait trois ans et demi à peu près qu'on annonce mon départ tous les trois mois, donc je me suis habitué à cette situation", a-t-il ironisé. "Moi j'ai un programme de rentrée, la réforme des retraites, un budget qui, comme vous avez pu le constater, n'est pas facile à bâtir (...), donc je suis concentré sur ce sujet."

Yves Clarisse